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Législatives: Jérémie Bréaud exhorte LR à "mettre dehors" Éric Ciotti après son accord avec le RN

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Le maire de Bron plaide ce mercredi 12 juin en faveur d'une exclusion du patron du parti, coupable selon lui d'une "compromission" et d'une trahison.

"Ce sera #SansMoi", a-t-il écrit sur X après avoir digéré l'annonce "surprise" d'Éric Ciotti. Jérémie Bréaud, président de la Fédération Les Républicains (LR) du Rhône, rejette l'accord appelé ses vœux par son chef avec le Rassemblement national (RN) en vue des élections législatives anticipées.

L'intéressé, également maire de Bron, a publié mardi 11 juin une lettre appelant au départ d'Éric Ciotti. Un texte signé par un total de 269 élus de droite du Rhône.

Invité de la matinale de BFM Lyon ce jour, Jérémie Bréaud réitère son message: "Je n'attends pas qu'Éric Ciotti démissionne. J'attends qu'on le mette dehors. Parce que je n'imagine pas une seule seconde qu'Éric Ciotti démissionne".

"Si Éric Ciotti ne part pas..."

L'édile de Bron enjoint les caciques du parti, comme Laurent Wauquiez, Gérard Larcher ou François Baroin, à exfiltrer Éric Ciotti. Ces derniers sont "en train de voir, par rapport aux statuts, comment on peut faire", assure-t-il. Ce qu'a confirmé Agnès Evren sur BFMTV dans la matinée.

Selon la sénatrice LR, un bureau politique est fixé à 15 heures ce mercredi 12 juin, afin d'entériner l'exclusion d'Éric Ciotti. Cette réunion n'a "aucune valeur juridique", riposte celui qui est encore patron du parti sur X.

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"Si Éric Ciotti ne part pas, tout simplement, c'est moi qui part", menace Jérémie Bréaud, outré par la "compromission" proposée par le député des Alpes-Maritimes. "Ce qu'il s'est passé hier [mardi 11 juin], c'est juste inadmissible", fustige-t-il. Pour le président de la Fédération LR du Rhône, Éric Ciotti a tout bonnement trahi les siens.

"Je suis membre d'un parti politique, la droite républicaine -LR, qui a été avant l'UMP, le RPR-, qui a toujours fixé une ligne claire, une frontière claire entre la droite républicaine et l'extrême droite", appuie Jérémie Bréaud, engagé dans la vie publique depuis 1997. "Nous sommes les héritiers du général de Gaulle, de Pompidou, de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy, qui ont toujours été extrêmement clairs sur cette position-là."

Aucun accord avec le RN dans le Rhône

Jérémie Bréaud juge "hallucinant" de se dire "qu'on est obligés, pour sauver quelques sièges et pour quelques plats de lentilles, de s'allier avec un parti politique, notamment avec lequel, sur la partie économique, nous sommes aux antipodes. On est en train, tous, de marcher sur la tête".

En dépit des turbulences qui secouent Les Républicains, le maire de Bron assure que des candidats porteront les couleurs du parti de droite dans l'ensemble des 577 circonscriptions en jeu sur le territoire français. À "[sa] connaissance", il n'y aura aucun accord avec le RN dans le Rhône. Mais "le 30 juin (date du premier tour, NDLR), c'est loin", reconnaît-il.

Une confrontation entre candidats de LR et du RN dans le département n'est donc pas totalement exclue dans certaines circonscriptions. Le maire de Bron se dit prêt à les perdre: "C'est la démocratie". "Mieux vaut perdre une élection que perdre son âme", illustre-t-il, paraphrasant Michel Noir, ancien édile de Lyon.

Des "motifs d'espoir" pour l'avenir?

Quels que soient les résultats des élections législatives, il s'agira pour LR d'étudier les raisons des échecs électoraux chroniques que connaît le parti.

Il faudra, selon Jérémie Bréaud, "bien comprendre pourquoi nos électeurs sont partis. Pourquoi ils sont partis notamment à l'extrême droite?"

Et l'élu d'apporter une ébauche de réponse à sa propre question: "Certainement parce qu'on n'a pas été assez clairs sur nos valeurs, sur la liberté d'entreprendre. On n'a peut-être pas été suffisamment ferms sur l'immigration, sur la sécurité. Il y a également des thématiques sur lesquelles il faut qu'on aille: sur une vision plus pragmatique de l'environnement par exemple".

Le travail à abattre pour un parti si fragmenté s'annonce "colossal", concède-t-il. Mais "nous ne sommes pas morts". Compte tenu du réseau d'élus locaux dont dispose LR, Jérémie Bréaud estime qu'il existe "des motifs d'espoirs qui sont très importants" pour l'avenir.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions