Le président de l'université Lyon 3 demande la dissolution de groupes d'ultradroite

L'université Lyon 3 s'inquiète de la présence de l'ultradroite au sein de sa faculté. Ce mercredi 7 février, Éric Carpano, le président de l'établissement, a demandé la dissolution de ces groupements et a appelé le ministre de l'Intérieur à agir par décret.
Dans un communiqué, le dirigeant de l'université Jean Moulin dénonce des groupes "qui menacent gravement l'ordre républicain et la sécurité publique dans les universités".
"L'université Lyon 3 a effectué ces dernières années plusieurs signalements au procureur de la République et des alertes à la police pour des faits d'intrusion, ou des accusations d'intimidation et de menaces de violence", rappelle le dirigeant.
Éric Carpano ajoute que depuis 2021, "l'université a engagé à de multiples reprises des poursuites disciplinaires (...) parfois accompagnées d'arrêtés d'interdiction d'accès aux locaux".
L'université lance un appel à l'État
Indigné, le président de l'université évoque "des actes inacceptables et contraires aux valeurs républicaines et humanistes portées par l'établissement".
Assurant que "l'université ne peut lutter seule contre de telles dérives", il appelle à l'action de l'État, qui "doit prendre ses responsabilités", indique le communiqué.
Éric Carpano se fonde notamment sur l'article L. 212-1 du Code de la Sécurité intérieure. La disposition dresse la liste de motifs légaux pour suspendre ou dissoudre certains groupements et associations.
"La justice est plus que jamais nécessaire pour mettre enfin un terme à leurs agissements", conclut-il.
La préfète de Région Fabienne Buccio assure avoir pris connaissance de cette problématique. "Pour une dissolution, il faut monter un dossier et avoir quelque chose de très solide", avance-t-elle. "Nous sommes en train de le faire, on en reparlera dans quelques temps. Les faits divers de ces derniers jours contribuent à accélérer les choses", a-t-elle poursuivi.
Cette demande intervient après l'agression au couteau en fin de semaine dernière de trois personnes à la sortie d'une boîte de nuit dans le centre de Lyon. Deux hommes proches de l'ultradroite ont été arrêtés puis condamnés à des peines de prison ferme ce mardi 6 février. La circonstance aggravante du mobile raciste a été retenue par le tribuna. L'un d'entre eux est étudiant à l'université Lyon 3.
Par ailleurs, ce mardi 6 février, huit hommes soupçonnés d'appartenir à la mouvance de l'ultradroite ont été placés en garde à vue. Cette interpellation intervient dans le cadre de l'enquête ouverte après des violences commises lors d'une conférence sur la Palestine à Lyon à l'automne 2023.