Agression au couteau à Lyon: les deux accusés proches de l'ultradroite condamnés à six mois et deux ans de prison ferme

Les deux prévenus, jugés pour l'agression au couteau qui a eu lieu dans la nuit du jeudi 1er février, ont été reconnus coupables ce mardi 6 février par le tribunal de Lyon. Ils ont été condamnés à des peines de deux ans et de six mois de prison ferme, a appris sur place BFM Lyon.
Les deux hommes proches de l'ultra droite, étaient accusés de s'en être pris à des jeunes à la sortie d'une boîte de nuit dans la nuit du 1er février entre la place des Terreaux et celle de l'Opéra.
Maintenus en détention
L'homme, qui a porté les coups de couteau, est condamné à deux ans de prison ferme, est maintenu en détention, a interdiction de paraître dans le Rhône, a obligation de travailler et devra effectuer un stage de citoyenneté.
L'autre prévenu est condamné à six mois de prison ferme avec maintien en détention, a interdiction de paraître dans le Rhône, a obligation de travailler et devra effectuer un stage de citoyenneté.
La circonstance aggravante du mobile raciste a été retenue par le tribunal compte tenu des témoignages et des conversations sur les téléphones. Il n'y a pas eu de légitime défense avec des gestes en disproportion avec les attaques subies.
Ces peines sont conformes aux réquisitions du procureur de la République. "Ce procès n’est pas celui d’une chasse à l’étranger. Il est celui d’individus violents animés par des idées racistes", avait-il indiqué.
Dans sa plaidoirie, Me Fabien Rajon, l'avocat du prévenu qui a mis les coups de couteau, avait demandé d’écarter la circonstance aggravante de racisme. "Vous n’avez pas le moindre message raciste de sa part, aucun antécédent, aucun drapeau. Il n’y a aucun élément qui caractérise son appartenance à l’extrême droite", affirme-t-il en soulignant qu'il y a "deux profils bien distincts dans ce dossier".
L'avocate de l'autre prévenu avait, elle, plaidé la légitime défense. "En voyant les images, son rôle m’est apparu encore plus en retrait. Il essaie de séparer, de repousser pour que l’autre prévenu ne se fasse pas agresser", explique Me Méléa Ustün.
"Il se fait bousculer une première fois, se prend des coups au flanc, puis répond avec coup de poing et coup de genou, mais il se stoppe. Je crois que ce jour-là, il n’était pas là dans un but de bagarre", a-t-elle ajouté.
"Je cède à la panique"
Les deux prévenus se sont défendus en début de procès. "Je tiens à préciser que tout du long, j’ai cherché à calmer la situation. Le seul moment où j’utilise la violence c’est au moment où je prends deux crochets au visage. C’est à ce moment-là que je mets des coups", a expliqué le plus jeune mis en cause.
Le deuxième prévenu a affirmé: "Je suis apeuré, je n'ai pas une vision très claire de la situation, après m’être reçu un coup dans la tête. Je cède à la panique." Interrogé sur le port d’un couteau ce soir-là, il s'est défendu: "Ça m’est déjà arrivé de voir des situations, la nuit à Lyon, où je me suis senti en danger. C'est pour ça que je sors avec un couteau."
Ces deux hommes étaient jugés pour port d'arme et violences aggravées, avec usage ou menace d'une arme, en réunion et en raison de l'appartenance de la victime à une ethnie, une race ou une religion.