La région Auvergne-Rhône-Alpes condamnée "pour fautes de gestion", Wauquiez attaque l'ancien président

La région Auvergne-Rhône-Alpes a été condamnée ce mardi à payer plus de 10 millions d'euros après la liquidation en 2015 de l'organisme régional Entreprise Rhône-Alpes International (Erai) et a annoncé saisir la justice pour engager la responsabilité de l'ex-président PS de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne.
Le tribunal judiciaire de Lyon a estimé que la région avait "en qualité de dirigeant de fait, commis des fautes de gestion ayant contribué à l'insuffisance d'actif de l'association" Erai, structure d'aide à l'export créée en 1987 qui servait aussi de vitrine de la région à l'étranger.
Elle a ainsi été condamnée à payer au liquidateur la totalité de l'insuffisance d'actifs d'Erai soit 10.460.000 euros.
"Une décision hors normes"
Financée à hauteur de 60% de son budget de 11 millions d'euros par des subventions régionales, Erai employait à l'époque 223 personnes à Lyon et surtout à l'étranger. Sa liquidation judiciaire avait été prononcée le 30 juin 2015 sur fond d'accusations de gestion calamiteuse.
Selon l'avocat du liquidateur judiciaire, Me Nicolas Bes, la reconnaissance par le tribunal que la région était dirigeante de fait d'une association et responsable de fautes de gestion et de la totalité de son insuffisance d'actif est "une décision hors normes".
"C'est de nature à responsabiliser les collectivités dans leurs relations avec leurs satellites", a relevé l'avocat.
"Gestion catastrophique de la précédente majorité"
"La décision de justice confirme ce que nous avons toujours dénoncé : la gestion catastrophique de la précédente majorité socialiste, écologiste et extrême-gauche, qui conduit aujourd'hui la région Auvergne-Rhône-Alpes à devoir assumer les fautes qu'elle a commises entre 2004 et 2015", période durant laquelle l'ancienne région Rhône-Alpes était dirigée par le socialiste Jean-Jack Queyranne, dénonce dans un communiqué l'actuel exécutif régional, dirigé par Laurent Wauquiez (LR).
Si l'opportunité de faire appel de ce jugement est encore à l'étude, la région annonce qu'elle "va saisir la justice considérant que le précédent exécutif a commis des fautes particulièrement graves qui engagent sa responsabilité personnelle".
"Ce n'est pas aux contribuables de payer pour les fautes de l'ancien exécutif socialiste, qui a conduit cette association à la ruine (...) et a fermé les yeux en n'exerçant pas son rôle de contrôle et d'information des élus régionaux sur des manipulations budgétaires visant à rendre les comptes sciemment opaques", poursuit-on.
Critiques de l'opposition
Le groupe d'opposition au conseil régional Rassemblement citoyen, écologiste et solidaire a pour sa part estimé que Laurant Wauquiez se posait "en véritable révisionniste de l'Histoire". Les élus UMP puis LR ont en effet, selon eux, "toujours soutenu Erai de 2004 à 2015" et "de nombreux amis de Laurent Wauquiez (étaient) impliqués dans cette affaire".
"Si la région est condamnée, c'est qu'elle ne s'est pas défendue. Sans doute pour éviter d'autres remous", font valoir ces élus.