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La mairie de Lyon critiquée pour sa commande de 450 doudounes "made in Bangladesh"

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Les doudounes avaient pourtant été commandées dans le cadre du plan de sobriété énergétique de la ville.

Des doudounes bangladaises pour les équipes de la ville de Lyon. Les élus écologistes de la ville de Lyon ont récemment commandé 450 doudounes pour équiper leurs équipes face au froid de l'hiver.

Le hic? Ces doudounes sont loin de s'inscrire dans une politique d'achat responsable et écologique car ces dernières sont arrivées tout droit du Bangladesh, à quelque 8000 kilomètres de la France.

Des doudounes qui ont donc fait des milliers de kilomètres avant d'arriver sur le dos des agents de la capitale des Gaules. Ces vestes ont pourtant été commandées dans le cadre du plan de sobriété énergétique, visant avant tout à faire des économies d'énergie.

L'achat devait également être réglementé par le Schéma de Promotion des Achats Socialement et Ecologiquement Responsables (Spaser), mis en place par la mairie de Lyon elle-même. Ce schéma encadre les achats publics de la Ville avec pour mots d'ordre "responsable et 100% durable", à la fois sur l'impact environnemental et sur l'amélioration des conditions de travail.

Problème "environnemental, social et éthique"

Certains agents ne comprennent aujourd'hui pas cette contradiction entre volonté de responsabilité écologique et commande de doudounes venant de l'autre bout du monde. "En termes environnemental, social et éthique, le Bangladesh c'est quand même pas ce qu'on fait de mieux", estime Dimitri Sebian, membre du syndicat Sud à la Ville de Lyon au micro de BFM Lyon.

"Ils auraient pu faire attention à la provenance de ces doudounes et les faire venir d'un pays européen qui avait peut-être des qualités sociales, environnementales et de protection des salariés certainement plus fortes qu'au Bangladesh", poursuit ce dernier.

Les élus écologistes de la mairie lyonnaise n'ont tenu "ni leurs engagements, ni leur propre doctrine", alors que "cela paraissant logique" et que "tout le monde y adhérait", s'étonne Dimitri Sebian. "C'est en totale contradiction avec la politique qu'ils veulent mettre en place et qu'ils veulent mener, et ça c'est quand même assez triste".

En décembre 2021, la première adjointe à la mairie, Audrey Hénocque, avait pourtant souligné le devoir d'exemplarité des achats municipaux. Contactée, la mairie de Lyon n'a pas souhaité répondre aux sollicitations de BFM Lyon.

Jade Theerlynck avec Alixan Lavorel