"La grève va durer": les pompiers de la métropole de Lyon prêts à se mobiliser "au-délà" de la Fête des Lumières

Un pompier en grève à la gare Part-Dieu de Lyon, le 8 octobre 2024, lors d'une action pour bloquer les voies. - BFM Lyon
Les pompiers du Rhône n'ont pas dit leur dernier mot. En grève depuis le 1er octobre, les sapeurs-pompiers du département et de la métropole de Lyon menaçaient initialement de maintenir leur mouvement jusqu'à la Fête des Lumières, prévue début décembre.
Au lendemain d'une réunion entre les pompiers, la métropole, le département et la préfecture qui a eu lieu ce mardi 8 octobre, les pompiers n'ont pas trouvé d'issue satisfaisante à leurs revendications. À ce titre, ils prévoient de poursuivre leur mouvement bien au-delà de l'échéance initiale.
"On n'a pas du tout réussi à s'entendre. On ne veut pas de déclarations d'amour, on veut des preuves d'amour", déclare Rémy Chabbouh, secrétaire national du syndicat SUD-SDMIS, invité sur le plateau de BFM Lyon ce mercredi 9 octobre. "C'est pour ça que la grève va durer très longtemps, et on va tirer même au-delà de la Fête des Lumières."
Les pompiers "invisibilisés pendant les JO"
Ce mardi déjà, les sapeurs-pompiers avaient mené une action coup de poing dans la métropole en bloquant le périphérique lyonnais pendant une dizaine de minutes, avant de se mobiliser à la gare Part-Dieu, interrompant temporairement le trafic.
Une assemblée générale organisée en ce début de semaine a également rassemblé 500 personnes, y compris 170 pompiers réquisitionnés dans les casernes, soit la moitié des effectifs du territoire.
Les pompiers assurent notamment avoir été "invisibilisés pendant la période des Jeux olympiques", avec une semaine de congés qui avait été supprimée pour l'ensemble des sapeurs-pompiers. "Sans aucune mesure compensatoire", dénonce Rémy Chabbouh, si ce n'est la somme de 200 euros par semaine de congés supprimés que les pompiers sont parvenus à négocier, mais qui ne leur a "toujours pas été versée".
Au-delà des JO, les pompiers dénoncent aussi une dégradation de leurs conditions de travail, alors même qu'ils ont dû faire face ces dernières années à des missions majeures: la Coupe du monde de rugby, la vaccination contre le Covid-19, les campagnes de feux de forêt ou encore les inondations.
Des problèmes de recrutement
Aujourd'hui, le délai d'intervention des pompiers de la métropole de Lyon et du Rhône est de 13 minutes, soit en moyenne deux minutes de plus qu'avant le début de la mandature de Bruno Bernard.
Rémy Chabbouh rappelle également qu'il ne s'agit là que d'une moyenne, et qu'il "y a peut-être des interventions avec des délais, pour arriver sur les lieux, à 15-20 minutes". Le secrétaire national SUD-SDMIS dénonce un "problème de recrutement" dû à des contraintes financières.
"Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Aujourd’hui, c’est nos financeurs qui posent problème", explique-t-il, les pompiers étant financés à 80% par la métropole de Lyon et à 20% par le département du Rhône.
De son côté, Bruno Bernard s'est défendu en rappelant que le budget alloué au SDMIS avait augmenté de 10 millions d'euros entre 2022 et 2024, et estime que l'État a également une responsabilité à prendre sur le financement des pompiers, en particulier lorsqu'ils sont mobilisés pour des missions d'ordre national, comme les JO.
En attendant une issue positive des négociations, les pompiers de la métropole de Lyon et du Rhône prévoient d'ores et déjà d'autres mobilisations et actions coup de poing. Les cadres du SDMIS doivent rejoindre le mouvement des grévistes ce jeudi, et les pompiers sont appelés à manifester le 18 octobre, lors du conseil d'administration du SDMIS.
Il y a dix jours, une cinquantaine de pompiers avaient mené une action à l'hôtel de la métropole, pénétrant de force dans le bâtiment. Une altercation avait eu lieu entre les pompiers et des agents de sécurité qui voulaient les faire sortir du bâtiment. La métropole avait décidé de porter plainte.