Jean-Michel Aulas candidat à la mairie de Lyon? Élus de gauche et de droite se montrent prudents

Fermement opposé à Grégory Doucet, l'ex-président de l'OL n'exclut pas de se présenter en 2026. Une hypothèse qui n'étonne pas les écologistes et qui pourrait séduire à droite et au centre.

Un candidat inattendu pourrait bien s'insérer dans la course à la mairie de Lyon en 2026. À 75 ans, dont 36 à la tête du club phare de la ville, Jean-Michel Aulas n'exclut en tout cas pas de figurer sur la liste de départ.

"J’y réfléchis, bien sûr", a fait savoir le Lyonnais de cœur dans un entretien au Figaro, dimanche 16 février. Les sollicitations, à ma grande surprise, sont très nombreuses, et viennent de toutes parts, des commerçants aux politiques, en passant par les entrepreneurs, les jeunes."

Compte tenu du poids de Jean-Michel Aulas à Lyon, cette annonce à demi-mot a entraîné son lot de réactions. "Ça clarifie son positionnement à rebours de ce que nous portons sur la transformation de la ville en termes de travaux", pose Gautier Chapuis, coprésident du groupe écologiste à la mairie de Lyon et adjoint de Grégory Doucet.

"Vous êtes enquêteur de police?"

Une allusion à peine voilée aux saillies de Jean-Michel Aulas sur X ces dernières semaines. Pas plus tard que le jour de son entretien au Figaro, le chef d'entreprise imputait la mort de deux jeunes adultes en trottinette, ce week-end, à "la mauvaise signalisation des travaux qui nous envahissent", et donc à la mairie.

"Vous êtes enquêteur de police maintenant? Gardez vos commentaires indignes et abjectes sur cet accident pour vos pensées!", avait fulminé l'écologiste Valentin Lungenstrass en commentaire.

Gautier Chapuis est quelque peu surpris de la tonalité adoptée par "JMA". Auprès de BFM Lyon, il dit "s'interroger sur la virulence des propos de Jean-Michel Aulas sur les réseaux quand lui-même s'indignait des attaques qu'il recevait quand il était président de l'OL".

Engagé à la FFF au moins jusqu'à l'Euro féminin

À droite, le son de cloche est différent. Étienne Blanc, sénateur Les Républicains (LR) du Rhône ne cachait pas sa sympathie pour le vice-président de la Fédération française de football (FFF) sur notre plateau ce lundi.

"C'est une personnalité que les Lyonnais aiment beaucoup: il a une très forte notoriété, ce qui n'est pas le cas d'un grand nombre de candidats potentiels", vante l'élu. "Surtout, je crois qu'il correspond à Lyon parce que c'est un industriel qui a réussi. Je trouve qu'en politique, on ne fait pas assez de place à ces chefs d'entreprises."

Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement de Lyon, appartient à la même famille politique qu'Étienne Blanc. S'il brigue ouvertement la mairie centrale, il affirme être prêt à "discuter avec Jean-Michel Aulas". "Partant de ça, tout est ouvert", élude-t-il.

Au centre, sous couvert d'anonymat, on assure "partager le constat fait par Jean-Michel Aulas ces dernières semaines sur les réseaux". Mais on appelle ce dernier à affiner son projet: "Quelle est sa vision, ses propositions pour le territoire? Et comment veut-il s'engager?" Soutenir sa candidature, pourquoi pas, "mais il faut travailler sur un programme".

L'ex-dirigeant n'est a priori pas pressé d'en dire plus, compte tenu de ses engagements à la FFF. "On va d’abord penser à l’équipe de France féminine pour gagner l’Euro et après, on va s’occuper du reste", plaide-t-il dans son entretien au Figaro. La compétition se tiendra du 2 au 27 juillet 2025 en Suisse. Les élections municipales, elles, surviendront huit mois plus tard.

Hugo Francés, avec Florian Bouhot