"J'ai vu une personne sauter": à Vaulx-en-Velin, les riverains sous le choc après l'incendie mortel

Plusieurs habitants du quartier du Mas-du-Taureau à Vaulx-en-Velin sont venus en aide aux occupants de l'immeuble touché par l'incendie ayant fait dix morts.

"J'ai entendu des cris". Vers 3h30 du matin ce vendredi, Furkan, habitant du quartier du Mas-du-Taureau à Vaulx-en-Velin a été réveillé, pensant d'abord à "une simple bagarre". Par la fenêtre, le jeune homme aperçoit des fumées, provenant de l'immeuble où dix personnes sont mortes, et entend "des cris de peurs et de tristesse".

"Je vois une personne qui saute [...] Malheureusement, elle a perdu la vie et je vois le bâtiment qui commence à prendre feu", raconte Furkan au micro de BFMTV.

Rescapé de l'immeuble incendié, Dainguy a lui aussi vu une femme sauter du quatrième étage avec ses enfants. "Il y en a un qu'on a réussi à attraper quand elle l'a jeté", raconte-t-il.

Des riverains aident les habitants

Alors que les secours sont arrivés en une dizaine de minutes sur place, Furkan assiste, pendant ce temps, à la détresse d'autres habitants de l'immeuble qui attendaient d'être secourus. "Une personne est restée plusieurs minutes à la fenêtre [...] Il a été blessé, brûlé au visage", poursuit-il.

"On a réussi à sauver quelques personnes. On a essayé d'évacuer au maximum en attendant l'arrivée des secours. Mais le bâtiment était rongé par les flammes, il n'y avait aucun accès, aucune échappatoire possible. Ils pouvaient juste s'échapper par les balcons et les fenêtres", Furkan.

Sarem habite à 100 mètres de l'immeuble incendié et il a vu "des gens qui couraient vers l'immeuble".

"Il y a même un voisin qui a couru avec une échelle. Ils ont réussi à évacuer les gens au premier étage", explique ce dernier à BFMTV.

"On a essayé de rassurer les enfants, des mamans qui pleuraient. On a rapporté des couvertures pour les personnes âgées", explique Sarem. "C'est vraiment un choc énorme", confie, au micro de BFM Lyon, Rida, un autre riverain du quartier.

Il garde en tête les cris d'un père demandant de "sauver [s]es enfants". "C'est vraiment dramatique", complète-t-il alors qu'il souligne que tous les riverains se connaissent et se croisent "dans la rue, sur le marché, dans les associations".

"Je suis encore sous le choc", confie quant à lui Furkan. "Les habitants sont sous le choc. Heureusement, nous sommes soudés. On s'entraide malgré le fait qu'on ne se connaisse pas forcément. On ressent ce que les victimes ressente, ça peut nous arriver aussi. Et aujourd'hui, il faut venir en aide à ces familles", a-t-il ajouté.

La solidarité se poursuit ce vendredi dans le quartier avec de nombreux dons qui ont afflué au centre municipal où sont accueillis les 88 rescapés de l'immeuble. Une cagnotte en ligne a également été lancée ce vendredi recueillant plus de 13.500 euros à 16 heures.

Amaury Tremblay