INFOGRAPHIES. Métros et tramways à Lyon: votre ligne est-elle la plus perturbée du réseau TCL?

Panne, incident technique, colis suspect... Depuis la rentrée, certaines lignes du réseau lyonnais accumulent les problèmes. En conséquence, des milliers d'usagers ont manifesté leur mécontentement, allant jusqu'à réclamer un remboursement partiel, voire intégral, de leur abonnement.
En réponse, le président de la métropole Bruno Bernard avait d'ailleurs annoncé sur BFM Lyon en octobre la mise en place d’une réduction de 25% sur les abonnements des TCL.
Métros B et D, Tramway T1...
Qu'en est-il sur votre ligne? BFMTV.com a analysé les publications du compte Twitter TCL Lyon InfoTrafic, sur lequel les incidents du réseau sont relayés.
"Nous sommes contractuellement tenus de diffuser via Twitter les infos trafic des métros et des tramways relatives aux perturbations inopinées de plus de 30 minutes", indique Keolis, l'exploitant du réseau.
Dans les faits, l'entreprise précise qu'au-delà du cadre contractuel et afin d'offrir une information voyageur au plus juste, les opérateurs du réseaux informent les voyageurs des perturbations bien plus courtes. "En pratique, les opérateurs alimentent Twitter via notre logiciel pour les perturbations tram de plus de 10 min et pour les perturbations métro de plus de 20 min."
Nous avons donc comptabilisé tous les jours où au moins une perturbation ou une interruption de trafic a été signalée. Il en ressort que la ligne de métro B est la plus impactée par des incidents sur l'année 2022: des perturbations ont été signalées 88 jours, soit plus d'un jour sur quatre. Viennent ensuite le le métro D avec 76 jours et le tramway T1 avec 75 jours avec au moins une perturbation.
Plus d'incidents depuis l'automatisation de la ligne B
Comment expliquer une telle dégradation? Keolis rappelle que la ligne B se trouve depuis la mi-juin dans une phase de "déverminage" - c’est-à-dire en période de rodage de l’automatisation.is dans la journée, soit plus d'un jour sur quatre, comme le montre notre décompte visible dans l'infographie suivante.
À titre de comparaison, le trafic était beaucoup plus fluide au début de l'année, avec 14 jours concernés par au moins un incident entre janvier et avril inclus.
Comment expliquer une telle dégradation? Kéolis rappelle que la ligne B se trouve depuis la mi-juin dans une phase de "déverminage" - c’est-à-dire en période de rodage de l’automatisation.
"À chaque lancement de ligne, on fait face à des incidents plus ou moins importants qui peuvent affecter le trafic", ajoute l'opérateur.
En septembre dernier, le syndicat CGT des TCL avait pointé les dysfonctionnements, évoquant une automatisation "précipitée" de la ligne B et un manque d’effectifs de Keolis pour gérer ces incidents.
Un manque de personnel
Les événements comptabilisés ne sont pas tous du fait des TCL et Keolis (bagage abandonné, accident de voyageur...). Néanmoins ces incidents interviennent dans une période de tension pour la Régie, qui doit faire face à des difficultés de recrutement.
"Sur le réseau TCL, il manque encore de près de 300 conducteurs", a indiqué l'entreprise dans un communiqué début novembre. Même si dans le même temps, le réseau précise que l'offre des lignes de métro B et D et la ligne de tramway T3 a été augmentée.
"Des lignes qui tournaient aux 10 minutes sont passées à 12, voire 13 minutes (d'attente)", déplore de son côté Bernard Girard, président de l'association Lyon tramway, affiliée à la Fédération nationale des associations d'usagers des transport d'Auvergne-Rhône-Alpes (FNAUT).
"Alors ce n'est pas aussi dégradé qu'en région parisienne, mais au quotidien c'est un défi chaque matin et c'est vraiment embêtant pour les utilisateurs", commente-t-il.
Mais pour lui, "même s'il manque du personnel parmi les conducteurs mais aussi chez les mécaniciens, cette seule explication ne peut pas suffir".
Taux de fonctionnement élevés, mais en baisse
Interrogée sur ces statistiques, Kéolis met plutôt en avant le taux de fonctionnement des lignes de métro à Lyon: en octobre 2022, il était ainsi de près de 95% pour la ligne B, comme le montre notre graphique ci-dessous.
Ce qui représente tout de même 29 heures d'arrêt d'exploitation en octobre 2022 sur la ligne B.
Mais l'entreprise insiste sur l'importance d'événements extérieurs comme la présence d'un bagage oublié, la survenue d'un malaise voyageur ou encore une intrusion dans un tunnel. "Sur ces 29 heures, 11 heures ont été dues à des aléas externes", assure l'opérateur. Pour les usagers cependant, la conséquence reste la même.