Immeuble incendié à Saint-Fons lors des émeutes: la forte attente des sinistrés avant l'ouverture du procès

Le procès pour l'incendie volontaire d'un immeuble à Saint-Fons, lors d'émeutes en juillet 2023, s'est ouvert ce jeudi 6 mars. Un mineur est jugé devant la cour d'assises des mineurs de Lyon et encourt 10 ans de prison.

Un mineur, accusé d'avoir mis le feu volontairement à un immeuble à Saint-Fons (Rhône) lors des émeutes en juillet 2023, est jugé à partir de ce jeudi 6 mars devant la cour d'assises des mineurs, à Lyon.

Il lui est reproché d'avoir mis le feu à une poubelle avant d'incendier l'immeuble. Le feu avait eu pour conséquence de priver des dizaines de familles de leur logement. Ces dernières attendent avec impatience le procès.

"J'ai vu des voitures exploser"

Pour les habitants de l'immeuble, le souvenir de ce jour est encore douloureux. "J'ai ouvert mes volets, j'étais encore couchée, j'ai vu des voitures exploser, la fumée arriver vers moi", retrace avec émotion Monique, au micro de BFM Lyon. "Ça m'a vraiment cassée", complète sa voisine Grace Royet.

Les faits se sont déroulés le 2 juillet 2023 rue des platanes dans la commune du Rhône, dans le cadre d'un mouvement de colère ayant suivi la mort de Nahel, tué par un tir de policier à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Depuis ce jour, l'accès au bâtiment est condamné. Des travaux avaient démarré mais ils ont été arrêtés à cause d'un conflit d'assurance. Les habitants ont dû se reloger par leurs propres moyens.

Des prêts et un nouveau loyer à payer

Comme Monique, certains cumulent le remboursement d'un prêt et un loyer. "J'ai encore jusqu'en 2027, un crédit de presque 500 euros plus un loyer à payer puisque je suis logé chez mon fils et ses enfants", témoigne-t-elle.

Et de poursuivre: "j'avais pris cet appartement pour être tranquille pour ma retraite. Ce qui n'est pas le cas".

Ce jeudi, les deux habitantes de l'immeuble comptent assister à l'audience. Les 80 parties civiles attendent surtout l'obtention d'une réparation financière.

"C'est la justice civile qui va leur permettre de pouvoir être indemnisés et enfin de pouvoir reprendre une vie normale", soutient Me Hervé Bambanaste, avocat des parties civiles. Le mis en cause, né en 2007, encourt dix ans de prison. Le verdict est attendu lundi 10 mars.

Lucie Nolorgues avec Arthus Vaillant