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Des emplois fictifs à la région Auvergne-Rhône-Alpes? Laurent Wauquiez dénonce "des informations mensongères"

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La cellule investigation de Radio France a publié une enquête, évoquant un soupçon d'emploi fictif au sein du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que trois autres qui posent question. Laurent Wauquiez a d'ores et déjà dénoncé des informations "mensongères".

Y a-t-il des emplois fictifs au sein du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes? La cellule investigation de Radio France a publié, ce jeudi 19 octobre, une longue enquête, dans laquelle elle évoque plusieurs postes qui posent question.

Un profil, celui de Nawel G., présentée comme "déléguée régionale à Paris" sur sa page LinkedIn, interroge particulièrement. Selon nos confrères, son poste ne figure "dans aucun organigramme".

Les services administratifs de la région se seraient eux-même étonnés de l'existence de ce poste. Un poste qui n'aurait "pas d'utilité, ni de contenu" et qui pourrait s'apprenter à "un emploi fictif", selon un document de ces services, consulté par Radio France.

Maintenue à son poste par Laurent Wauquiez, président de la région, Nawel G. fait son entrée dans l'organigramme avant d'en être retirée, et convoquée à un entretien préalable au licenciement. Interrogée par nos confrères, elle assure pouvoir "fournir tous les documents qui attestent de (s)on travail".

Préparation de la présidentielle?

Trois autres postes sont au coeur de l'enquête de Radio France. Collaborateurs au sein du cabinet de Laurent Wauquiez, ils figurent à l'organigramme. Le premier est conseiller spécial au sein du cabinet et touche un salaire mensuel d'environ 10.000 euros brut. Selon nos confrères, il travaillerait toutefois à Paris et vivrait à Bordeaux.

La deuxième, qui perçoit environ 4.000 euros brut par mois, est conseillère technique. Sa page LinkedIn indique cependant un poste d'adjointe au maire de Nemours, en Seine-et-Marne. Le dernier, directeur de cabinet, touche près de 8.000 euros brut par mois. D'après nos confrères, personne ne l'a jamais croisé au conseil régional et travaillerait en fait à la capitale, avec pour ligne de mire, comme les deux autres, la préparation de la présidentielle 2027.

Ce jeudi 19 octobre au matin, Laurent Wauquiez a vivement démenti cette enquête lors d'une conférence de presse, ssurant qu'elle reposait "sur des informations qui sont mensongères, erronées et malhonnêtes".

"La région avait transmis des éléments de réponses qui permettaient d'apporter tous les éclairages nécessaires. Pour l'essentiel, ces éléments n'ont pas été repris", a-t-il ajouté, précisant que la région allait "exercer son droit de réponse qui permettra de rétablir la vérité".

Radio France ne précise pas si ces emplois sont concernés par l'enquête ouverte en 2020 par le parquet national financier (PNF), après la publication d'un rapport de la Cour régionale des comptes sur les collaborateurs de Laurent Wauquiez à la région. En septembre 2022, une perquisition avait été menée au siège de la région dans le cadre de ces investigations.

"Le mythe de la région la mieux gérée de France"

"Ces révélations s'inscrivent dans une liste qui ne cesse de s'allonger et qui a déjà bien écorné le mythe de la 'région la mieux gérée de France'", a commenté, dans un communiqué, le groupe Les Écologistes en réclamant "une totale transparence" au président de la région.

L'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, élue régionale, a critiqué "l'usage des moyens de la région par M. Wauquiez" (...) qui ne sont pas censés être une cagnotte personnelle pour la construction de son avenir".

Son groupe demandera des précisions et envisage de saisir la justice s'il n'obtient pas de réponses sur la nature des emplois décrits par Radio France, a-t-elle dit à l'AFP.

Stéphanie De Silguy, Fanny Rocher avec AFP