"C'est à se demander, si on ne fait pas exprès": l'emplacement des nouveaux urinoirs critiqué à Lyon

L'emplacement des nouveaux urinoirs sur la place Louis-Pradel vivement critiqué par l'opposition et certains passants. Installés au beau milieu de la place et à proximité des œuvres d'art, leur présence ne passe pas inaperçue.
"Je n'en reviens pas, déplore Fouziya Bouzerda, ancienne vice-présidente de la Métropole de Lyon, à BFM Lyon. Très honnêtement, j'étais profondément choquée de voir ces horreurs défigurer la place Louis-Pradel."
"On a l'impression que ça ne leur sert pas de leçon"
Même constat pour le conseiller d'opposition à la Métropole de Lyon, Louis Pealez. S'il ne remet pas en cause l'utilité des urinoirs, il rappelle le désagrément déjà occasionné par l'installation de vespasiennes, en février dernier, dans le quartier de la Guillotière.
"C'est à se demander, si on fait exprès, s'ils ont un minimum réfléchi, s'étonne-t-il. On est tous d'accord qu'il faut plus d'urinoirs. Ils ont eu une expérience quand même avec la Guillotière qui a été épouvantable et là, on a l'impression que ça ne leur sert pas de leçon."
Certains passants auraient préféré que ces pissotières soient installées dans un endroit plus discret.
"En plein milieu d'une place, à côté d'une œuvre d'artiste, c'est... insupportable! constate une passante. Les jeunes qui sont censés utiliser ces urinoirs continuent d'aller dans la rue derrière l'opéra, parce qu'ils peuvent se glisser derrière un camion. C'est quand même plus sympa pour eux que de venir là, sous le regard de leurs copains uriner dans ces urinoirs."
Pour cet autre passant, la "visibilité" des urinoirs est une bonne chose. "Si ça a davantage de visibilité pour que les gens l'utilisent, plutôt que d'uriner sur les œuvres d'art, pourquoi pas".
Déplacer les urinoirs
Plutôt que de défigurer la place, l'ancienne vice-présidente de la Métropole de Lyon Fouziya Bouzerda propose une autre solution: déplacer les urinoirs.
"Je rappelle que tout autour de la place, la ville possède des immeubles dans lesquels elle met ses services, détaille-t-elle. Elle a donc tout le loisir aussi d'organiser au sein de la chaussée de ces immeubles, des lieux qui permettent de pouvoir aller aux toilettes."
L'opposition a par ailleurs saisi les architectes des bâtiments de France.
Un "équilibre" à trouver pour le maire
De son côté, Grégory Doucet, le maire de Lyon, estime que cette polémique n'a pas lieu d'être.
"On a cherché dans leur disposition à trouver un équilibre entre les rendre suffisamment visibles pour que les gens puissent les repérer et les utiliser - on ne les a pas mis là pour décorer - et en même temps ne pas les mettre trop visibles pour dénaturer un paysage", explique le maire de Lyon à BFM Lyon.
"On pourrait faire la même remarque sur les quais, on a besoin de les rendre suffisamment visibles pour que les gens à la sortie des péniches quand ils viennent consommer, ils puissent les voir assez facilement", continue Grégory Doucet.
Le maire de Lyon affirme que "cet équilibre" peut être modifié mais que "de là à en faire toute une polémique, franchement, c'est vraiment qu'on n'a pas grand-chose d'autre à faire".
Au total, 16 urinoirs ont été déployés dans la ville, la semaine dernière, pour une expérimentation qui devrait durer jusqu'au mois de septembre.