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Agression de Mila à Lyon: une information judiciaire ouverte, un premier suspect déféré ce mardi

Mila à Paris, le 15 janvier 2022

Mila à Paris, le 15 janvier 2022 - JOEL SAGET / AFP

Un homme de 31 ans avait été placé en garde à vue lundi, un deuxième est recherché par la justice après la diffusion de vidéos tournées par la jeune femme sur les berges du Rhône.

Elle assure avoir subi "12" agressions sexuelles en l'espace de "20 minutes. Mila, jeune femme de 19 ans, a publié samedi une série de vidéos sur les réseaux sociaux pour dénoncer les actes qu'elle dit avoir subis au cours d'une balade sur les berges du Rhône, à Lyon.

Dans un communiqué envoyé à la presse ce mardi, le parquet de Lyon annonce l'ouverture d'une "information judiciaire des chefs d’agression sexuelle, vol en réunion et outrages sexistes dans le cadre de l’agression dénoncée par la jeune Mila".

Un homme déféré, un second en cours d'identification

Sur l'une des séquences tournées par Mila, on peut voir la jeune femme prise à partie par un groupe d'hommes. Deux d'entre eux se tournent vers l'objectif. L'un crache en direction de l'appareil et commence à déboutonner son pantalon.

"Après cette vidéo, il a tenté de voler mon téléphone et a frotté son chibre contre moi. Un joger (sic) inconnu a récupéré mon téléphone et m'a protégé. Merci à lui", relate Mila sur Twitter.

Le parquet de Lyon indique qu'un premier suspect de 31 ans, interpellé et placé en garde à vue lundi, sera déféré ce mardi. Le deuxième mis en cause est en revanche recherché. Avec l'ouverture de l'information judiciaire, "les investigations pourront ainsi se poursuivre sur commission rogatoire notamment dans le but d’identifier et d’interpeller un deuxième mis en cause", est-il précisé.

Mila s'était fait connaître du grand public avec une autre affaire de harcèlement. Au début de l'année 2020, elle avait diffusé une vidéo dans laquelle elle critiquait avec virulence l'islam et le Coran. La jeune femme avait alors subi une vague de cyberharcèlement, accompagnée d'un flot de menaces de mort. Elle avait été contrainte à quitter son lycée.

Depuis, Mila a subi plusieurs nouvelles vagues de cyberharcèlement et a dû bénéficier d'une protection policière. En juillet dernier, 11 personnes ont été condamnées pour cyberharcèlement, à des peines allant de quatre à six mois de prison avec sursis. Un autre procès à l'encontre de cinq autres personnes doit se tenir en avril pour harcèlement moral en ligne et menaces de mort.

L'indignation des candidats d'extrême droite

Les agressions dénoncées par Mila ce week-end ont fait bondir les candidats d'extrême droite à l'élection présidentielle. "Insupportable pour Mila, a réagi Marine Le Pen. Insupportable pour toutes les femmes, toutes nos filles, nos mères, nos sœurs, nos amies qui veulent juste être libres en France."

Eric Zemmour a également réagi, dénonçant des images "insupportables", un "fléau qui empoissonne la vie des Françaises".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions