Accident mortel de trottinette à Lyon: le père d'Iris demande des actions pour éviter un nouveau drame

"Faire en sorte que cet accident dramatique qui a ému une partie de la France puisse aujourd'hui aboutir à des changements." Près de deux mois après l'accident qui a coûté la vie de deux adolescents percutés par une ambulance alors qu'ils circulaient à trottinette sur le quai Maréchal-Joffre, les familles des victimes demandent des changements pour éviter un nouveau drame.
"Je souhaite avant tout transmettre un message positif et constructif, c’est-à-dire qu’est-ce qu’on peut faire aujourd’hui pour éviter qu’une chose similaire se reproduise", insiste le père d'Iris, l'une des victimes, invité ce mercredi sur le plateau de BFM Lyon.
"Sur le quai Joffre, il y a clairement un problème"
Il met notamment en cause la gestion de la circulation au niveau du quai Maréchal-Joffre dans le 2e arrondissement de Lyon, où Iris et son petit-ami Warren circulaient à trottinette lorsqu'ils ont été mortellement percutés en août dernier. Presque deux mois après l'accident, le père d'Iris dénonce une situation où "finalement quasiment rien n'a changé".
"Il a fallu 45 jours pour que des 30 [km/h] soient inscrits sur la voie publique. Même pas sur la voie partagée bus/vélo/modes doux. Là, il faudrait que quelque chose se passe", plaide le papa d'Iris.
Il dénonce une voie que doivent se partager les bus, vélos, trottinettes et véhicules d'urgence, dans une zone où les limitations de vitesse ne sont pas respectées car mal indiquées. Il n'y a pas de panneaux pour indiquer la limitation de vitesse, explique-t-il. Seulement des marquages au sol.
"On quitte une zone de congestion, on est sur une voie rectiligne, on va aborder un peu plus loin un tunnel qui vous mène à l’autoroute. On est clairement sur une phase d’accélération, les gens ne sont pas à 30 à l’heure."
"Sur le quai Joffre, il y a clairement un problème", poursuit le père d'Iris, qui demande à ce que des mesures soient prises. Soit l'interdiction pour les vélos et trottinettes d'emprunter cette voie, soit s'assurer que les limitations de vitesse sont bien respectées sur cette zone.
"Il faut absolument éviter qu’un accident similaire puisse se produire aujourd’hui. Or, je ne peux pas vous l’affirmer, et ça me pose un problème. (...) Tant qu'il n'y aura pas de solutions, j'aurais envie de vouloir le dire."
Une zone particulièrement accidentogène
La question du caractère accidentogène du quai Maréchal-Joffre avait d'ailleurs été abordée quelques mois plus tôt, après un autre accident mortel entre un scooter et un vélo sur cette même voie.
Au lendemain de l'accident qui a coûté la vie à Iris et Warren, le maire de Lyon, Grégory Doucet, avait assuré que la ville, la métropole et la préfecture étaient mobilisées "pour mettre en place les aménagements de voiries, signalétiques, contrôles de vitesse et campagnes de sensibilisation nécessaires".
Interdiction des trottinettes aux mineurs
Depuis, les opérateurs de trottinettes électriques en libre-service ont interdit l'accès aux trottinettes pour les mineurs à Lyon. Une mesure qui "va dans le bon sens" pour le père d'Iris, mais qui reste insuffisante pour éviter un nouvel accident.
"Il faut renforcer la formation, c'est une certitude", affirme-t-il, expliquant que les trottinettes pourraient être autorisées à partir de 16 ans, "avec un passage à l'auto-école, un équivalent BSR [brevet de sécurité routière], et une responsabilisation."
Mais pour lui, il faut avant tout "éviter cette cohabitation" entre les voitures, bus, vélos et trottinettes "quand elle est accidentogène". Il mentionne notamment des comités de riverains qui se sont formés afin de faire pression sur la mairie pour obtenir des mesures.
"La ville m'a parlé de faire des études. Il y a eu trois morts en cinq mois. Trois morts en cinq mois, les résultats de l'étude, on les a!", insiste-t-il.
Le père d'Iris assure qu'il continuera de se mobiliser pour "faire en sorte que cet accident dramatique puisse amener des discussions, des réflexions, et des décisions".