"Il ne faut surtout pas banaliser": Roger Wolman, rescapé de la rafle des enfants d'Izieu, témoigne

Le 6 avril 1944, 44 enfants et leurs éducateurs d'Izieu dans l'Ain ont été déportés dans les camps de Reval et Auschwitz-Birkenau. Quelques mois avant, d'octobre à novembre 1943, Roger Wolman, 5 ans à l'époque et son grand frère de 12 ans étaient de passage dans ce qu'on appelle désormais "la maison d'Izieu".
Aujourd’hui Roger vit au Cannet (Alpes-Maritimes). Il n’a que très peu de souvenirs de sa venue dans l'Ain, vu son jeune âge à l'époque, mais son passage reste gravé en lui.
"À Izieu ce qui était extraordinaire quand nous y sommes arrivés, c'était l'ambiance qui y régnait. C'était un endroit tellement beau, tellement harmonieux", se remémore Roger, à notre micro.
"J'ai le souvenir d'y avoir appris à chanter et à m'amuser avec d'autres camarades de mon âge, qui n'ont pas survécu", poursuit ce dernier.
Parler pour faire perdurer la mémoire
Les deux frères et leur cousin ont quitté la maison en novembre 1943, juste avant l'horreur. Quelques mois plus tard, le 6 avril 1944, premier jour des vacances de Pâques, alors qu'ils prennent leur petit-déjeuner, les 44 enfants juifs qui se trouvent dans la maison sont raflés, avec leurs sept éducateurs, par la Gestapo de Lyon, sur ordre de Klaus Barbie.
"La vie elle s'est faite avec ce passé de dureté, d'isolement. De savoir qu'on a voulu nous tuer... Ce n'est pas facile", confie l'homme.
Depuis, le rescapé témoigne dans les écoles et veut faire perdurer cette mémoire. "Souvent on nous dit "il faut tourner la page". Mais pourquoi on tournerait la page? Au contraire il faut dire et il ne faut surtout pas banaliser", estime Roger.
Suivez sur BFM Lyon ce dimanche 7 avril notre émission spéciale consacrée aux 80 ans de la rafle des enfants d'Izieu, à partir de 11h.