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Traversée de la Manche: des maires du littoral demandent au Royaume-Uni d'ouvrir des voies d'immigration légale

Des migrants candidats à la traversée de la Manche cherchent à rejoindre une embarcation le 26 avril 2024 à Loon-Plage, dans le Nord

Des migrants candidats à la traversée de la Manche cherchent à rejoindre une embarcation le 26 avril 2024 à Loon-Plage, dans le Nord - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

Le collectif des maires du littoral réclame l'ouverture de voies d'immigration légales. Ils déplorent de devoir gérer sur leur territoire les migrants qui traversent la Manche pour se rendre au Royaume-Uni.

"Il faut que le gouvernement britannique ouvre des voies d'immigration légales", a exhorté ce mercredi 20 novembre le collectif des maires du littoral, excédé de devoir gérer sur leur territoire les migrants qui traversent la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni.

"Il faut engager un bras de fer avec les Britanniques, ça suffit!", a lancé la maire de Calais Natacha Bouchart (DVD), au cours d'une conférence de presse organisée lors du Congrès des maires à Paris.

"Si on ne tire pas la sonnette d'alarme, rien ne bouge"

"On est en pleine hypocrisie, on parle de frontière mais elle n'existe pas puisque les autorités britanniques acceptent tous les migrants qui arrivent", a ajouté la porte-parole du collectif transpartisan qui regroupe 15 communes depuis lesquelles les migrants prennent le départ.

Selon la préfecture du Pas-de-Calais, environ un millier de candidats à l'exil séjournent actuellement sur le littoral et plus de 33.500 passages réussis vers l'Angleterre ont été recensées, selon les chiffres avancés par le collectif.

Au moins 60 migrants sont également morts dans la Manche depuis le 1er janvier, sans compter les derniers corps découverts et les disparus: le bilan le plus meurtrier depuis le début en 2018 de ces traversées clandestines à bord d'embarcations de fortune surnommées "small boats", des canots gonflables que les passeurs surchargent de passagers, qui souvent ne portent pas de gilets de sauvetage.

"Si on ne tire pas la sonnette d'alarme rien ne bouge. La situation est urgente, cela fait trop longtemps que ça dure. Si la solution était technique ça se saurait et on aurait déjà réussi", a abondé Sony Clinquart, maire de Grand-Fort-Philippe.

"Nous avons eu l'installation de caméras de vidéo-surveillance payées par les Britanniques censées décourager les passeurs, mais elles n'ont jamais marché. Ça ne sert à rien de verser des milliers d'euros, il faut élever le débat avec une évolution législative et arrêter la gestion de crise. Cela fait 15 ans que je suis élu et la situation ne fait qu'empirer", a renchéri le maire de Sangatte Guy Allemand.

Le collectif demande également la renégociation des accords du Touquet, qui ont confié à la France la gestion de la frontière, l'instauration d'un préfet de l'immigration, la création d'une police des transports pour "rassurer" la population, ainsi que la mise en place des lieux d'accueil humanitaire hors de la bande littorale pour prendre en charge les migrants en amont.

Enfin ils plaident pour l'obtention de moyens supplémentaires et le remboursement des dépenses engagées sur leurs fonds propres par les communes concernées.

M.Re avec AFP