Pas-de-Calais: la mairie d'Équihen-Plage s'oppose à la destruction de maisons menacées par l'érosion

"Danger, effondrement de falaise." Des petits panneaux jaunes accrochés au grillage longeant la falaise remplacent désormais les maisons qui se trouvaient là, à Équihen-Plage, dans le Pas-de-Calais.
Depuis plus de dix ans, les maisons construites sur la falaise sont menacées par l'érosion. Un phénomène lié à la montée du niveau des eaux qui s'accentue sur le littoral, avec un trait de côte qui peut parfois reculer de dix mètres en un an.
Équihen-Plage a déjà dû faire face, par le passé, à la destruction de maisons menacées sur demande de l'État.
"Un arrêté pour l'interdiction d'habiter"
"En 2012, neuf maisons ont été déclarées instables, et il y a eu un arrêté pour l'interdiction d'habiter", se rappelle Christian Fourcroy, maire de la commune depuis 1989. "Et au fur et à mesure du temps, on a indemnisé, par le biais de l'État, à la valeur du marché, tous les propriétaires."
Le maire se souvient avec nostalgie de l'emplacement de ces résidences typiques d'Équihen-Plage. "Il y en avait aussi une au bout, là, la rue du Bout-Joyeux, qui a disparu également", indique-t-il au micro de BFM Grand Littoral.
À la place de ces habitations, se trouve aujourd'hui un grillage le long de la falaise pour sécuriser les lieux, à la fois pour les habitants, mais aussi pour les visiteurs.
De nouvelles maisons bientôt détruites?
Malgré cela, de nouvelles habitations d'Équihen-Plage sont aujourd'hui menacées. Les dernières analyses menées par le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement ont engendré un arrêté préfectoral concernant quatre maisons, dont l'État demande la destruction.
Trois des quatre propriétaires s'y opposent toutefois. Ils sont soutenus par le maire, qui estime que ces habitations ne sont pas concernées par le phénomène d'érosion, et aimerait que des alternatives à la destruction des habitations soient trouvées.
"D'un côté, on perd des habitations, et de l'autre côté, on ne nous donne pas assez d'emplacements pour construire", déplore Christian Fourcroy. "Il y a des mesures qui nous énervent fortement."
L'avenir des maisons doit désormais être tranché par la justice. Une décision qui pourrait prendre encore quelques mois, durant lesquels les maisons ne peuvent être ni habitées, ni détruites.