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Migrants à Calais: Marlène Schiappa réaffirme qu'"aucune consigne" n'a été donnée pour lacérer les tentes

Marlene Schiappa s'entretient avec des migrants lors de sa visite dans leur camp à Calais, le 1er décembre 2021.

Marlene Schiappa s'entretient avec des migrants lors de sa visite dans leur camp à Calais, le 1er décembre 2021. - François Lo Presto - AFP

Le gouvernement est accusé par des ONG d'autoriser les lacérations de tentes lors des évacuations de camps de migrants.

La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a réaffirmé mercredi à Calais "qu'aucune consigne" n'avait "jamais été donnée" aux forces de l'ordre de lacérer les tentes des migrants lors des évacuations de camps sur le littoral nord.

"Au contraire, le ministre de l'Intérieur a redonné récemment une consigne très claire, via la préfet, (...) de ne pas lacérer les tentes", a-t-elle insisté lors de cette visite consacrée, selon son entourage, au "volet humanitaire" de la gestion des migrants.

Après le naufrage fatal à 27 personnes qui tentaient de traverser la Manche la semaine passée, la situation des migrants dans le nord de la France a relancé les critiques sur leur sort à Calais (Pas-de-Calais) ou à Grande-Synthe (Nord).

Des lacérations de tentes par une "société privée"

Des ONG dénoncent notamment des lacérations de tentes lors des évacuations, avec l'aval des autorités.

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti avait déjà rejeté ces accusations ce week-end sur France 5.

"Je ne pense pas qu'il y ait un ordre gouvernemental pour lacérer des tentes", s'était-il indigné. "Vous vous rendez compte de ce que l'on suggère ? Que l'on pourrait comme ça impunément lacérer des tentes et que même on l'encouragerait ?".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait ensuite tenté lundi sur BFMTV de clore la polémique en admettant que des tentes avaient été parfois lacérées lors d'évacuations mais que ces pratiques --dont il dit avoir appris l'existence par "les journalistes"-- étaient le fait d'une "société privée". Il avait également affirmé avoir "fait arrêter" ces dégradations.

Privés de leurs biens personnels?

Selon les différentes sources interrogées par l'AFP, les dégradations de tentes surviennent quasi-exclusivement à Grande-Synthe, une ville proche de Dunkerque qui compterait plus d'un millier de migrants.

À Calais, la situation est différente: un protocole mis en place en 2018 par la préfecture doit permettre aux migrants de récupérer les affaires confisquées dans une "ressourcerie", mais selon les associations, les modalités d'accès à cette structure privent en fait les migrants de leurs biens.

"Nous avons remédié à la question des effets personnels des migrants, en mettant fin aux évacuations par surprise. Ils ont désormais un délai pour les récupérer", avait affirmé à la mi-novembre le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) Didier Leschi.

Il avait été envoyé à Calais pour une médiation en raison d'une grève de la faim de militants associatifs, entre mi-octobre et mi-novembre réclamant notamment un "moratoire" des expulsions.

S.B.-E. avec AFP