"Je n'ai pas le choix": malgré les récents drames, les migrants toujours déterminés à traverser la Manche

Sous le soleil de juillet à Calais, l'heure est au recueillement. Sur un long parchemin posé sur l'herbe, plusieurs centaines de noms et prénoms sont écrits. Ce sont ceux des migrants disparus tragiquement dans la Manche ces dernières années. Et à la liste se sont ajoutés six nouveaux noms, ceux de migrants qui ont péri en l'espace d'une semaine à la mi-juillet en tentant de se rendre au Royaume-Uni.
Autour des bénévoles d'associations différentes, les rescapés montés à bord des embarcations observent eux aussi un hommage solennel. Pour nombre d'entre eux, qui rêvent de cette traversée pour "une vie meilleure", l'objectif reste inchangé malgré les risques encourus.
C'est le cas de l'un d'eux, rencontrés par BFM Grand Littoral. "Je n'ai pas le choix. Par exemple, si j'ai une meilleure chance en traversant la frontière, alors j'accepte de prendre des risques", indique l'homme, aux mains quelque peu tremblantes.
"Aider ma famille (...) car on est en guerre"
Ce week-end du 20 juillet, près de 70 personnes, en détresse, ont encore été secourues par les autorités au large de la Manche. Durant cet été 2024, les traversées continuent de se multiplier.
Pour cet homme, dont le pays d'origine et l'identité restent anonymes, la traversée est essentielle. "Parce que je suis un être humain, que je peux m'améliorer, apprendre et contribuer aux aspects économiques et politiques de n'importe quel pays européen", précise-t-il au micro de BFM Grand Littoral.
Un peu plus tard, c'est un autre exilé qui explique pourquoi il essaye tant bien que mal de rallier les côtes anglaises.
"Je veux aller en Angleterre pour étudier et travailler pour aider ma famille restée au pays car on a une guerre, comme dans toute l'Afrique", s'émeut-il.
Du côté des associations, ce sont les décisions des politiques qui sont dénoncées. "Aujourd'hui, ces personnes elles meurent à cause d'un bout de papier qui n'est pas le bon. Ces morts ne sont pas des accidents mais dues à des choix politiques", regrette Flore Judet, coordinatrice à l'"Auberge des migrants".
Selon elle, "c'est parce qu'il n'y a pas de passages sûrs" aujourd'hui "que les personnes sont obligées de risquer leur vie sur le littoral".
Depuis le 1er janvier 2024, 22 personnes ont perdu la vie en tentant la traversée de la Manche. Un nombre qui explose par rapport à l'année précédente, où 12 migrants avaient trouvé la mort.