De 400 à 1500 migrants: un camp de Grande-Synthe voit son nombre d'occupants tripler en deux mois

Ce sont plusieurs dizaines de tentes qui sont désormais installées sur le site de l'ancienne sécherie Ringo à Grande-Synthe. Leur nombre n'a cessé de grandir ces dernières semaines avec l'arrivée de nouveaux migrants sur le site. Ils sont actuellement environ 1500, contre 400 au début du mois de septembre.
Des conditions difficiles à l'approche de l'hiver
Les migrants venus ici sont attirés par la perspective d'avoir un sol en béton ainsi que par la proximité du site avec le centre commercial. La propriétaire du terrain, qui souhaite réhabiliter les lieux, soutient que cette occupation est difficile à gérer pour elle.
"Ça a un coût colossal, je paie toujours ma taxe foncière à la mairie de Grande-Synthe, je paie tout ce qu'il faut payer, et je n'ai aucune aide de l'Etat (...) Tout ce qui est huissier et avocat, il y en a pour 6.000 euros pour une expulsion. Et après si on reconduit ça, on multiplie", explique au micro de BFM Grand Littoral, la propriétaire Aurélie Ringo.
Pour les migrants présents sur les lieux, les conditions de vie déjà difficiles, se dégradent dans le camp avec la diminution des températures et l'arrivée prochaine de l'hiver.
Le maire de Grande-Synthe demande un médiateur
Face à l'aggravation de la situation, le maire (PS) de Grande-Synthe Martial Beyaert, a demandé la semaine dernière au ministre de l'Intérieur de nommer un médiateur à Grande-Synthe, comme c'est le cas à Calais, afin de répondre aux difficultés de sa commune.
"La responsabilité, c'est l'Etat. Ça fait 20 ans que l'on connaît ces phénomènes sur Grand-Synthe, je suis source de propositions et j'attends une table ronde. Je suis persuadé que si l'on mettait sur l'ensemble de la bande du littoral, des lieux d'accueil à taille humaine, c'est-à-dire pas plus de 100 ou 150 personnes dans chaque lieu d'accueil conventionné par l'Etat, avec la présence des associations, on pourrait améliorer les choses", estime Martial Beyaert au micro de BFM Grand Littoral.
Pour le moment, sa requête n'a pas obtenu de réponse. À Calais, le médiateur du gouvernement, également, patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) Didier Leschi, avait été envoyé le 26 octobre dans la ville pour notamment échanger avec les acteurs locaux. Il avait aussi annoncé début novembre, la création d'un sas d'hébergement de nuit de 300 places pour les migrants.
Dans la région, le nombre de tentatives de traversée de la Manche par des migrants pour rejoindre le Royaume Uni n'a cessé d'augmenter ces derniers temps. Plus d'un millier de traversées ont notamment eu lieu jeudi dernier.