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Calais: un "sas" de "mise à l'abri" de 300 places, créé pour les migrants

Des migrants irakiens, iraniens et afghans avec deux mineurs parmi eux, débarquent d'un navire de la SNSM à Calais, le 15 septembre 2021

Des migrants irakiens, iraniens et afghans avec deux mineurs parmi eux, débarquent d'un navire de la SNSM à Calais, le 15 septembre 2021 - BERNARD BARRON © 2019 AFP

Ce "sas" doit permettre d'accueillir de manière temporaire, des migrants avant qu'ils ne soient redirigés vers des hébergements plus durables. L'annonce a été faite par le médiateur du gouvernement ce mercredi.

L'État va créer à Calais un "sas" de "mise à l'abri" permettant d'accueillir temporairement 300 migrants la nuit, avant de les rediriger vers des hébergements pérennes, a annoncé ce mercredi à l'AFP, le médiateur gouvernemental chargé de négocier avec plusieurs associatifs en grève de la faim.

Proposer "systématiquement" un hébergement aux migrants délogés

Ce "sas d'hébergement de nuit sera ouvert tous les jours après les évacuations", a expliqué le directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), Didier Leschi. Les personnes qui s'y rendront chaque soir "seront orientées vers les hébergements pérennes en dehors de Calais" le lendemain matin, a-t-il précisé.

Cette structure doit permettre de tenir les promesses déjà avancées par l'État, qui s'est engagé mardi à proposer "systématiquement" un hébergement aux migrants délogés de leurs campements de fortune à Calais, ce qui implique d'augmenter le parc d'hébergement de "plusieurs centaines de places", essentiellement dans le Pas-de-Calais et les Hauts-de-France, selon M. Leschi.

Des propositions insuffisantes pour les militants en grève de la faim

Les propositions du médiateur sont toujours jugées insuffisantes par les trois militants associatifs qui observent une grève de la faim depuis 24 jours pour dénoncer le traitement réservé aux migrants à Calais. La police y évacue quasi quotidiennement les migrants regroupés avec l'espoir de traverser la Manche pour atteindre le Royaume-Uni.

Les associations locales, qui dénoncent la situation de quelques 1500 migrants actuellement présents à Calais, continuent de réclamer un "moratoire" sur les évacuations et ont claqué la porte des discussions mardi après-midi.

En face, l'État craint qu'un arrêt des évacuations provoque un appel d'air qui permettrait la reconstitution de la "jungle", ce gigantesque campement démantelé en 2016 qui a réuni jusqu'à 10.000 migrants dans des conditions inhumaines et chaotiques. Selon M. Leschi, "40.000 personnes" sont arrivées sur le littoral nord depuis le début de l'année, avec l'espoir de gagner les côtes anglaises.

G.H. avec AFP