Calais: un hommage rendu au migrant indien mort en tentant de traverser la Manche

Une enquête a été ouverte sous l'autorité du parquet de Boulogne-sur-Mer après la mort d'un migrant qui tentait de traverser la Manche ce dimanche 27 octobre. Aucune garde à vue n'était en cours lundi en début de soirée.

Environ 120 personnes se sont réunies ce lundi 28 octobre à Calais (Pas-de-Calais) en hommage au migrant indien mort dimanche lors d'une tentative de traversée de la Manche, "devenue un cimetière" tandis que "les gouvernants regardent ailleurs", a dénoncé un participant.

"Ces morts ne sont pas des accidents mais des fautes politiques", a accusé, lors de la cérémonie, Flore Judet, coordinatrice de l'association L'Auberge des migrants.

"La Manche est devenue un cimetière et les gouvernants regardent ailleurs", a dénoncé Axel Gaudinat, coordinateur de l'association Utopia 56 à Calais. "A chaque fois, la réaction des États est de rajouter des forces de l'ordre, des moyens policiers, des barbelés, des caméras, et ça ne fonctionne pas".

"Les gens veulent juste vivre en paix quelque part et ils ne vont pas renoncer à 30 kilomètres de la seule possibilité qu'ils ont de vivre en paix en Europe", a-t-il souligné, faisant référence à la proximité des côtes anglaises, visibles par temps clair du littoral calaisien.

Au moins 56 morts cette année

Après au moins 56 morts depuis le début de l'année, un nombre record, le long rouleau étendu au sol lors de ces hommages, répertoriant les noms des centaines de personnes mortes à la frontière franco-britannique depuis 1999, est devenu trop court. Il a dû être complété depuis septembre par plusieurs feuilles volantes.

A la suite du naufrage de dimanche, une enquête a été ouverte sous l'autorité du parquet de Boulogne-sur-Mer mais aucune garde à vue n'était en cours lundi en début de soirée. Selon la préfecture du Pas-de-Calais dimanche, le canot, en très mauvais état, "s'est dégonflé immédiatement après son départ" de la plage de Tardinghen à l'aube. L'homme mort est un Indien d'environ 40 ans, selon la même source.

Quatre jours plus tôt, mercredi, trois migrants, une femme et deux hommes, sont morts dans le naufrage de leur canot à deux kilomètres au large des côtes françaises, près de Calais.

Le parquet de Boulogne-sur-Mer, également chargé de l'enquête sur ce drame, a fait état lundi d'une "interrogation" qui persiste, en raison d'un écart entre le nombre de personnes secourues et certains témoignages décrivant la présence de nombreuses personnes à bord du bateau.

A la faveur d'une fenêtre météorologique favorable, plus de 1.600 personnes ont traversé la Manche à bord de "small boats" entre mardi et dimanche.

E.R. avec AFP