Accord migratoire franco-britannique: une première famille transférée au Royaume-Uni

Dans le cadre de l'accord migratoire franco-britannique noué au mois de juillet dernier, une première famille de migrants est arrivée au Royaume-Uni depuis la France. Plusieurs transferts dans le sens inverse avaient déjà eu lieu.

De premiers migrants, trois membres d'une même famille, sont arrivés au Royaume-Uni depuis la France, dans le cadre de l'accord migratoire conclu cet été entre Paris et Londres, a indiqué ce mercredi 24 septembre une source gouvernementale britannique.

"Une famille de trois personnes, dont un enfant en bas âge, est la première à être arrivée au Royaume-Uni", a dit cette source qui a requis l'anonymat.

Le jour d'arrivée et la nationalité de la famille n'ont pas été précisés.

"Un pour un"

L'accord, très critiqué par les ONG, prévoit le retour en France de migrants arrivés à bord de petits bateaux au Royaume-Uni, en échange de l'envoi outre-Manche de migrants se trouvant en France, sur le principe du "un pour un".

Quatre migrants ont été expulsés vers la France. Le premier, un Indien, a été renvoyé le jeudi 18 septembre et les deux suivants, un Érythréen et un Iranien, le lendemain. La nationalité de la quatrième personne expulsée n'a pas été révélée.

"Ce sont des premières étapes essentielles" dans le cadre d'un accord "historique", s'est félicité le ministère de l'Intérieur britannique dans un communiqué. "Il s'agit d'un message clair aux réseaux de passeurs: l'entrée illégale au Royaume-Uni ne sera pas tolérée".

"Nous continuerons à placer en détention et à expulser les personnes qui arrivent à bord de petits bateaux", a poursuivi le Home Office.

Avec ces expulsions, le gouvernement du travailliste Keir Starmer espère dissuader les traversées de la Manche.

Le gouvernement britannique est sous pression pour réduire l'immigration irrégulière face à la montée du parti d'extrême droite Reform UK, en tête des sondages d'opinion. Cet échange fait suite à des manifestations devant des hôtels utilisés par le gouvernement pour héberger des migrants.

Déjà 23 morts lors de traversées en 2025

Les habitants de la ville d'Epping, au nord-est de Londres, sont descendus dans la rue après qu'un demandeur d'asile éthiopien ait agressé sexuellement une adolescente et une femme en juillet.

Cette affaire a déclenché plusieurs semaines de manifestations et de contre-manifestations, dans cette ville et devant d'autres hôtels accueillant des migrants. En Écosse, des manifestations anti-immigration ont eu lieu chaque week-end à différents endroits, selon le chef de la police nationale Jo Farrell dans un rapport.

"Le nombre de participants a récemment augmenté", a ajouté le chef de la police.

Près de 32.200 migrants sont arrivés sur les côtes anglaises depuis le début de l'année, un record pour cette période de l'année. Au moins 23 personnes sont mortes depuis le début de l'année en tentant la périlleuse traversée, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles françaises.

Plus de 111.000 personnes ont demandé l'asile au Royaume-Uni sur la période allant de juin 2024 à juin 2025, un record. Ce sont principalement des Pakistanais puis des Afghans, des Iraniens et des Érythréens.

M. F. avec AFP