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Roubaix: le maire relaxé dans l'affaire des subventions à une association accusée de prosélytisme musulman

Guillaume Delbar à Roubaix (Nord), le 22 mai 2023,

Guillaume Delbar à Roubaix (Nord), le 22 mai 2023, - Sameer Al-Doumy / AFP

Guillaume Delbar a été relaxé en appel dans le cadre d'une affaire où il lui était reproché d'avoir manqué de vigilance dans l'attribution de subventions à une association accusée de dispenser des enseignements coraniques sous couvert de cours d'arabe. Les responsables de l'association ont eux aussi été relaxés.

Le maire divers-droite de Roubaix (Nord) Guillaume Delbar a été relaxé ce lundi 13 janvier en appel dans une affaire où il était jugé pour avoir octroyé des subventions à une association accusée d'avoir utilisé une partie de ces fonds pour dispenser un enseignement coranique.

La cour d'appel de Douai a aussi relaxé les trois autres prévenus: l'ancien président, l'ancien trésorier et une ex salariée de l'association roubaisienne "Ambitions et initiatives pour la réussite" (AAIR), aujourd'hui en liquidation judiciaire. La cour d'appel a ainsi confirmé un jugement de première instance de 2023 dans cette affaire, contre lequel le parquet de Lille avait interjeté appel.

Pas de "détournement de fonds publics par négligence"

En octobre dernier, le ministère public avait requis une peine de trois mois de prison avec sursis en appel à l'encontre de Guillaume Delbar, 53 ans, maire de Roubaix depuis 2014.

L'avocat général avait aussi requis une peine de six mois de prison avec sursis contre l'ancien président d'AAIR, Nordine Khabzaoui, assortie d'une interdiction de présider une association pendant cinq ans.

Guillaume Delbar était poursuivi pour "détournement de fonds publics par négligence": il était accusé de n'avoir pas suffisamment contrôlé les subventions octroyées par sa ville à AAIR, qui selon la préfecture ne respectait pas le "principe de laïcité".

Question de cours d'arabe

Cette association qui recevait des subventions pour faire du soutien auprès de jeunes en décrochage scolaire, était soupçonnée d'avoir aussi utilisé ces fonds pour dispenser un enseignement coranique sous couvert de cours de langue arabe. Les cadres de l'association étaient ainsi poursuivis pour "abus de confiance".

Durant son procès en appel, Guillaume Delbar avait de nouveau déclaré avoir manqué de preuves pour intervenir et avait défendu le "bon travail" d'AAIR en matière de soutien scolaire.

En mai 2024, l'élu a en revanche été condamné en appel à six mois d'emprisonnement avec sursis et deux ans d'inéligibilité dans une autre affaire pour escroquerie en bande organisée autour d'un système frauduleux de défiscalisation via des micro-partis. Guillaume Delbar s'est pourvu en cassation dans cette affaire.

G.G avec AFP