Roost-Warendin signe la première charte de sauvegarde du Ch'ti dans le Nord-Pas-de-Calais

Roost-Warendin a signé le 16 mars une charte de sauvegarde du Ch'ti. La commune, située près de Douai, est la première ville du Nord et du Pas-de-Calais à signer cette charte "Ma commune aime le picard/ Eme comeune ale o kér el picard".
"Roost-Warendin est la première commune du Nord à marquer publiquement son attachement à la promotion de la langue picarde, qu’on appelle aussi 'ch’ti' dans notre département, et sa volonté de la voir s’afficher dans la vie publique", se félicite la Ville sur son compte Facebook.
Très employé par les mineurs, le Ch'ti perdure aujourd'hui, mais il reste très peu utilisé par les jeunes générations. En signant cette charte, la ville de Roost-Warendin espère perpétuer cette langue dévalorisée.
"C'est une reconnaissance toute simple, déclare au micro de BFM Lille, Jean-Pierre Fitzner, président de l'académie "Les Tiots Pères". Parce que si vous voyez le basque, le corse, le breton, toutes ces langues sont reconnues. Or, nous, le picard et le ch'ti ne sont pas reconnus."
Onze engagements
Sites web de la commune, brochure touristique, panneaux bilingues... Avec la signature de cette charte, onze engagements ont été choisis par les élus et devront être réalisés. "En signant cette charte, monsieur le maire s’est engagé à mettre en œuvre sur trois ans, onze actions dans les domaines de la signalisation publique, de la communication, de l’enseignement, de la culture et du tourisme", ajoute la Ville.
À l'école aussi, les enfants auront leur dose de picard. "On souhaite créer des ateliers, explique Lionel Courdavault, maire de Roost-Warendin. Dans ces ateliers, avec des enseignants qui auront un programme, on souhaite toucher des jeunes, dont les grands-parents parlaient [Ch'ti] et donc peut-être ainsi perpétuer l'histoire du picard."
Dans les prochains mois, d'autres villes du Nord et du Pas-de-Calais devraient elles aussi signer la charte. Dans le Nord, depuis 2015, une trentaine de communes ont par ailleurs signé la charte "Oui au Flamand", pour encourager le bilinguisme.