Propos racistes à Centrale Lille: le directeur promet d'aller "vite" sur les auditions et sanctions d'élèves

L'affaire a fait grand bruit. En décembre, un élève de deuxième année de l'école d'ingénieurs Centrale Lille avait rendu publics sur Instagram certains propos racistes tenus par une trentaine d'élèves de l'école, sur un groupe nommé "CentRacisme".
Parmi eux se trouvaient notamment des images détournées de la traite négrière, ainsi que des références à la mort de l'Afro-Américain George Floyd ou au nazisme. Emmanuel Duflos, le directeur général de l'établissement, invité de BFM Lille ce vendredi, revient sur cet épisode.
"Le 12 décembre, juste avant les vacances de Noël, un certain nombre d'éléments", notamment des copies de conversations, alertent la direction de Centrale Lille. Quelques jours plus tard, la direction prend contact avec un cabinet d'avocats.
Le 22 décembre, Emmanuel Duflos fait un signalement au procureur de la République du tribunal de Lille. Une enquête est donc ouverte par le parquet de Lille pour "incitation non publique à la haine raciale et discrimination".
Des sanctions disciplinaires à venir
Dès la rentrée de janvier, des enquêtes internes ont été lancées en vue de saisir une commission de discipline à l'encontre d'élèves concernés par ce groupe de discussion. L'ensemble des élèves a été identifié et la direction a commencé à s'entretenir avec certains d'entre eux.
"Nous voulons aller relativement vite dans les semaines qui viennent", détaille Emmanuel Duflos.
Parmi les étudiants déjà rencontrés, "certains évoquent l'humour tout en reconnaissant que les propos étaient inacceptables et choquants", relate le directeur général.
Ces derniers risquent des sanctions allant de l'avertissement au blâme, voir l'exclusion définitive de tout établissement d'enseignement supérieur. Les étudiants seront jugés "au cas par cas", d'ici la fin de l'année universitaire.
Emmanuel Duflos indique que l'établissement "va continuer de lutter contre les discriminations. "La réflexion c'est de bien prendre connaissance de tout ce qui va être dit pour le cerner, de façon à renforcer toutes les actions que nous pouvons déjà avoir de lutte contre le racisme", conclut le directeur général.