"Pourquoi ils sont arrivés là?": les questionnements des proches des octogénaires retrouvés morts dans le Nord

Deux jours après les découvertes des corps de Marie-France Dumortier et Richard di Gennaro et de leur voiture, Pascale et Jean-Jacques Porcq, sœur et beau-frère de l'octogénaire disparue, oscillent entre soulagement et questionnements.
"On est quand même contents de savoir ce qui est arrivé, confie Pascale, la sœur de Marie-France Dumortier à BFM Lille. Si on était resté dans l'incertitude, ça aurait été pire. On voulait savoir ce qu'il s'était passé."
"Comment sont-ils morts?"
Jean-Jacques, revient sur cette soirée où ils ont appris que les corps du couple d'octogénaires, disparu depuis début janvier, avaient été retrouvés. Aux alentours de 21h, 21h30, il raconte avoir reçu un appel d'un média local. "Ils nous ont dit: 'on a retrouvé une voiture dans le canal, il y a un corps dedans'", se souvient-il.
Le beau-frère appelle alors le commissaire de Roubaix et envoie un message à la magistrate en charge de l'affaire qui lui confirme que la voiture du couple a été retrouvée avec deux corps à l'intérieur.
"C'est comme ça qu'on a su", explique-t-il.
Le couple éprouve alors un "soulagement". Ils reconnaissent que le plus dur depuis leur disparition était "l'attente". "On les voyait morts quelque part, déclare Pascale. Ce n'était pas leur genre, ils appelaient toujours pour dire qu'ils étaient bien arrivés, là rien du tout." Son mari complète: "on se doutait bien qu'il était arrivé quelque chose. C'étaient des gens prévenants."
"Pourquoi ils ont quitté la route principale?"
Si le couple éprouve un soulagement, il s'interroge sur les conditions dans lesquelles Marie-France Dumortier et Richard di Gennaro sont décédés. "Est-ce qu'ils ont souffert? Comment sont-ils morts? C'est ça qui tourne dans ma tête", explique Pascale.
Jean-Jacques se questionne aussi sur l'itinéraire du couple et notamment sur le fait que le couple ait quitté la route principale.
"J'ai lu dans un journal que le directeur des quais disait que pour arriver sur les quais, il faut connaître, raconte-t-il. Je ne comprends pas pourquoi ils sont arrivés là."
Le couple rappelle aussi le concours de circonstances qui a fait que les octogénaires sont partis tard, l'après-midi de leur disparition. "Ils ont crevé le matin, ils ont appelé le dépanneur, au lieu d'arriver pour 13h chez leur fille, ils sont arrivés à 15h30", explique-t-il, en indiquant que Richard "n'aimait plus trop conduire quand il fait noir". "Quand ils venaient à la maison, il partait à 16h/16h30", ajoute-t-il.
L'importance de l'autopsie
Les proches du couple retrouvé mort attendent les résultats de l'autopsie. Elle révélera "s'ils sont morts noyés, tombés dans le canal ou s'ils sont morts avant et là ce serait un acte criminel et on les aurait poussés dans le canal", précise Jean-Jacques.
Car sur les circonstances de l'accident, le couple n'est pas forcément d'accord. Pascale pense que c'est un accident: "Je pense qu'à un moment, Richard n'a pas dû savoir se repérer et il est parti comme ça dans ce chemin", juge-t-elle.
De son côté, Jean-Jacques penche en faveur de la piste de l'acte criminel, notamment à cause de l'état de la voiture. "L'avant est complètement explosé, il n'y a plus de vitre, ni à l'avant, ni à l'arrière", pointe-il.
"Ma femme pense plutôt à un accident, mais tant qu'on n'aura pas les résultats des autopsies, j'émets un doute sur un éventuel crime, pour quelles raisons j'en sais rien, mais ça reste dans mon esprit".
Des funérailles à Roubaix?
Toutefois, le beau-frère de Marie-France Dumortier, ne connaissait pas d'ennemis au couple: "S'ils avaient eu un souci, ils nous en auraient parlés (...) ils avaient leur petite vie tranquille".
"Si ce n'est pas un accident, on veut que les criminels soient retrouvés et qu'ils paient, mais maintenant, c'est aux enquêteurs de déterminer ce qu'il s'est passé", conclut Jean-Jacques.
Pour avoir les résultats des autopsies le couple devra patienter plusieurs semaines. Si la date des funérailles n'a pas été fixée - "tant qu'on n'a pas récupéré les corps, on ne peut pas prendre de décision" précise la sœur de Marie-France Dumortier - elles auront lieu "très vraisemblablement à Roubaix, où ils habitaient".