Pas-de-Calais: un rassemblement devant la fourrière pour demander la libération de Toto le sanglier

"Toto ne doit pas être euthanasié." Des mots écrits sur les pancartes des associations de défense des animaux et des parties animalistes rassemblés ce jeudi 25 juillet devant la fourrière de la communauté d'agglomération d'Arras à Saint-Laurent-Blangy, pour demander la libération de Toto le sanglier.
L'association One Voice avait appelé à ce rassemblement, rejointe par L214, l'association Stéphane Lamart, le Parti animaliste et le parti Révolution écologique pour le vivant (REV), précise l'AFP.
Les défenseurs présents demandent le transfert de l'animal, détenu à la fourrière depuis de longues semaines, dans un lieu plus adapté en attendant la décision de justice attendue ce vendredi. La cour d'appel de Douai doit en effet statuer sur deux recours déposés contre la décision d'euthanasier l'animal.
Toto a besoin d'un espace plus adapté
Si la cour confirme l'euthanasie, la famille du Pas-de-Calais qui a recueilli Toto ne compte pas s'arrêter là.
"On est allé en cour d'appel. On saura demain le résultat, et s’il est négatif, on ira en cassation. Mais en attendant, il faut trouver une solution pour Toto, il ne peut pas rester ici, il va arriver un problème", estime Arnaud Bienvenu, qui avait recueilli Toto, au micro de BFM Grand Lille.
Le père de famille espère que "le ministère public prendra ses responsabilités sur le fait de le laisser ici", alors même que le sort de Toto pourrait être laissé en suspens pendant plusieurs mois en cas de pourvoi en cassation.
La justice avait justifié cette décision d'euthanasier le sanglier par le fait qu'il représentait un risque sanitaire pour d'autres animaux, étant atteint d'une maladie. Mais une seconde expertise vétérinaire avait contredit ces faits, et l'association Stéphane Lamart, qui avait déposé l'un des recours auprès de la cour d'appel, estime que l'animal est en parfaite santé.
"Ça fait des mois que Toto vit, qu'il vit au milieu d’autres animaux, on n’a pas constaté la moindre contagion, on n’a pas constaté le moindre problème médical, que ce soit pour Toto ou que ce soit pour d’autres animaux", affirme Christophe Gérard, avocat de l'association Stéphane Lamart.
"On attend de la justice qu'elle protège les animaux"
L'avocat estime que "demain, on peut parfaitement le transférer dans l'une ou dans l’autre des structures capables de l’accueillir, et ça ne posera aucun problème, et on pourra passer à autre chose".
D'autant que le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, avait lui-même indiqué à plusieurs reprises être prêt à accueillir Toto au sein du parc animalier des Ardennes. Le maire d'Arras, Frédéric Leturque, avait aussi demandé en début de semaine "à la présidente de la cour d'appel de Douai d'empêcher la mort du sanglier", rappelle l'AFP.
"Aujourd’hui, en 2024, on attend de la justice qu’elle protège les animaux, qu’elle prenne parti pour les animaux, qu’elle leur vienne en aide, et non pas qu’elle les tue", conclut quant à lui Christophe Girard auprès de BFM Grand Lille.
Le sort de Toto a créé un important émoi dans le Pas-de-Calais. Deux pétitions en ligne s'opposant à l'euthanasie de l'animal ont conjointement recueilli plus de 136.000 signatures.
La décision de la cour d'appel de Douai devrait être rendue en début d'après-midi ce vendredi.