"On va tout jeter": les lourdes pertes des maraîchers après les inondations dans le Pas-de-Calais

Il ne reste plus rien ou presque. À Saint-Omer (Pas-de-Calais), les jours passent et les pertes s'accumulent pour ce maraîcher, confronté aux inondations à répétition. Toutes ses récoltes ont été noyées.
"Là il y avait des semis de carottes qui étaient prévues pour le printemps, il y avait encore des aubergines pour finir la saison et ensuite j'ai 2.500 pieds de fraises qui avaient été plantés pour l'année prochaine... qui sont finis, c'est mort", regrette Gael Delannoy, au micro de BFMTV.
Trois hectares de terre ont été totalement inondés. Les pertes sont estimées à 25.000 euros. "C'est un désarroi, on est vraiment dans la tristesse de voir tout ça", explique ce dernier qui se demande comment vont se passer ces prochaines semaines. "On se pose des questions pour l'avenir: qu'est-ce qu'on va faire?"
60.000 euros de dégâts pour un maraîcher
Dans le département, de nombreux maraîchers ont tout perdu, avec des conséquences très lourdes: ils ne pourront pas vendre cet hiver, ni l’année prochaine. C’est le cas de Xavier, dont l'exploitation est toujours inondée de plusieurs centimètres d'eau.
"C'est là où j'avais du chou encore à récolter, de la mâche... Bon aujourd'hui on n'en parle plus, il y a un mètre d'eau", montre Xavier Morel, maraîcher sinistré, au micro de BFMTV.
"On va attendre la décrue, puis on va tout jeter", se résigne le maraîcher. Il en est déjà à 60.000 euros de dégâts.
Un fonds de 80 millions d'euros
Ce mercredi 15 novembre, le gouvernement a annoncé un fonds de 80 millions d’euros, pour aider les agriculteurs sinistrés, touchés par les tempêtes et les inondations dans l'ouest et le nord de la France.
Sur Franceinfo mercredi, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a indiqué qu'"une centaine" d'exploitations du nord de la France ont eu des "bâtiments inondés mais il y a aussi des terres inondées, des cultures inondées".
Le ministre a précisé que "200 bovins" ont péri, "noyés par la montée des eaux trop brutale" et qu'il y a, "sans doute, "plusieurs milliers d'hectares" de cultures de betterave à sucre qui "ne pourront pas être récoltées".