Nord: un détenu, "star" de TikTok, passe en commission de discipline pour détention de téléphone

Le détenu a posté une trentaine de vidéos sur TikTok et fait plusieurs lives en direct. Les surveillants se disaient "ridiculisés toutes les nuits" par son contenu aux milliers de vues.

Un détenu de la prison d'Annœullin (Nord) qui a fait des millions de vues sur le réseau social TikTok, embarrassant les surveillants, a comparu en commission de discipline, a indiqué ce mardi 16 janvier la direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP).

Ce détenu "a comparu en commission de discipline vendredi pour des faits de détention de téléphone" et "une nouvelle fouille de sa cellule a permis de découvrir des objets interdits dont un téléphone portable", indique la DISP de Lille à l'AFP.

Cette comparution est survenue au lendemain de la publication d'un tract par la section locale du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS), demandant "une fouille de grande ampleur".

Selon la direction, il "a fait l'objet de plusieurs comptes-rendus d'incidents relatifs à la détention de portable depuis son arrivée (...), ce qui montre que des fouilles sont régulièrement réalisées". La possession d'un téléphone portable en prison peut être punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende, précise la DISP.

"On en a assez d'être ridiculisés"

Sous le nom de "Stifler RBX", ce détenu aux 55.400 abonnés sur TikTok a publié depuis septembre une trentaine de vidéos, visiblement tournées en cellule, dont la plus virale a atteint deux millions de visionnages.

"On en a assez d'être ridiculisés toutes les nuits par ce détenu qui fait des lives (diffusions en direct, NDLR) à longueur de nuit", s'émeut auprès de l'AFP un responsable local du SPS, confirmant une information de la Voix du Nord.

Selon lui, le détenu est actuellement en quartier disciplinaire. Habillé de maillots de clubs de football ou de joggings, "Stifler RBX" se filme imitant la conduite d'une voiture ou faisant du playback sur des chansons de Céline Dion.

"Ces personnes, on leur prend un téléphone le matin, ils en ont deux le soir...", regrette le responsable du SPS, qui dit retrouver "des téléphones tous les jours" dans ce centre pénitentiaire à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Lille.

Les personnes incarcérées se les procurent par des codétenus ou par des jets de colis dans l'enceinte de la prison. Le responsable a appelé à une meilleure sécurisation de la prison. La DISP assure de son côté mener à Annœullin "des opérations de lutte contre les projections (de colis) avec les forces de l'ordre".

JMA avec AFP