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Nord: la préfecture valide le permis de construire d'une unité de méthanisation à Frelinghien

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Les riverains s'opposent à la construction de cette usine. Avant de valider ce projet, une consultation publique aura lieu à la fin du mois d'août.

Nouvelle étape pour l'usine de méthanisation entre Frelinghien et Verlinghem. Alors que le projet est fortement contesté par les riverains, la préfecture du Nord a validé son permis de construire vendredi.

Cette décision réjouit la dizaine d'agriculteurs des environs, impliqués dans le projet depuis plus de six ans.

"C'est une étape supplémentaire dans l'aboutissement de notre projet, de produire de l'énergie verte, produit localement et avec nos effluents élevage. Et ça fait une valorisation supplémentaire", explique Antoine Crespin, agriculteur à Verlinghem, au micro de BFM Grand Lille.

Le permis de construire ne fait toutefois pas office de validation du projet. La préfecture a indiqué que l'autorisation d'exploitation de cette usine de méthanisation sera soumise à une consultation publique, qui aura lieu du lundi 29 août à 9h au mardi 27 septembre à 12h.

Un projet vivement contesté

Un rendez-vous très attendu par le collectif Méthanisation Frelinghien Verlinghem, qui s'oppose vivement à la construction de ce site, proposé par la société Métha de la Croix-au-Bois, composé de huit agriculteurs locaux.

D'abord pour sa localisation. L'usine, qui sera construite sur trois hectares de terres agricoles, se situerait dans un premier temps trop proche des habitations. Par ailleurs, elle s'implanterait à côté d'un monument historique "protégé par les architectes des bâtiments de France", dénonce le collectif.

Mais sa localisation n'est pas le seul problème. Pour rappel, le méthaniseur consiste à transformer les déchets organiques en gaz, qui sera revendu, et en résidu de méthanisation. Ce dernier est ensuite destiné à être épandu sur des terres agricoles. Or "ce résidu est non-autorisé dans l'agriculture biologique car il déséquilibre les terres", insiste le collectif.

Un recours pour invalider le permis de construire

Celui-ci dénonce également les nuisances sonores que cela engendrerait. Au total, ce sont 40 camions par jour qui traverseront "24h/24 et 6 jours sur 7" "plus de 35 communes" pour importer les déchets organiques.

Les odeurs de décomposition, la dépréciation du patrimoine immobilier et le risque d'incendies et d'explosions figurent également parmi les arguments d'opposition au projet.

Le collectif a lancé une pétition en ce sens, qui comptabilise à ce jour plus de 600 signataires. Il compte également adresser un recours auprès du tribunal administratif pour invalider le permis de construire.

Hamza Ouarb, Alexandre Colin et Shéhérazade Ben Essaid