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Nord: les grévistes du site de Vertbaudet évacués par les forces de l'ordre

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Après une première intervention la veille, les forces de l'ordre sont revenues sur le site de l'entreprise nordiste pour évacuer le piquet de grève ce mardi.

Après deux mois de grève, la police a débloqué l'accès de Vertbaudet. Ce mardi, sur décision préfectorale, les forces de l'ordre sont arrivées sur le site de l'entreprise à Marquette-lez-Lille afin d'évacuer les grévistes et débloquer les accès à l'entrepôt.

L'opération a débuté à 8h30 ce matin. Les forces de l'ordre ont bouclé la zone autour de l'usine nordiste pour démonter le village des manifestants. Les grévistes, accompagnés de syndicalistes, ont été bloqués de chaque côté de la rue. À 10h30, alors que piquet de grève était encore en cours de démolition, ils étaient une quarantaine de chaque côté de la rue à patienter devant la ligne de policiers.

Selon la direction de Vertbaudet, qui a réagi à l'intervention dans un communiqué, cette évacuation résulte "du constat par la préfecture de troubles manifestes à l'ordre public et de la mise en exécution d'une ordonnance du tribunal judiciaire de Lille du 21 mars".

La préfecture des Hauts-de-France a également réagi dans un communiqué, citant "des troubles mettant en danger l'intégrité physique des personnes présentes sur le site, notamment les centaines de salariés y travaillant".

Pour appuyer son propos, le représentant de l'Etat a égrené les faits qui se sont déroulés à proximité du site: "incendie volontaire d'un poste électrique, tirs d'artifice et de mortiers".

Ce mardi matin, l'intervention des forces de l'ordre a également bloqué l'accès au site aux salariés non-grévistes, qui ont dû rebrousser chemin. Le député Ugo Bernalicis était également sur place mais n'a pas pu accéder au sein du périmètre de sécurité.

Une intervention policière la veille

Certains ont indiqué à BFM Grand Lille que des violences policières ont eu lieu au moment de l'arrivée des forces de l'ordre. La police était déjà intervenue la veille, ce lundi, et avait interpellé deux personnes pour outrage à agent et entrave à la circulation.

David Guiraud, député de la 8e circonscription du Nord a notamment publié sur ses réseaux sociaux une vidéo montrant l'intervention de la police sur place ce lundi. Sur les images, on peut voir une altercation avec un salarié gréviste et les forces de l'ordre. Le député a demandé "la libération immédiate des interpellés".

Cette nouvelle intervention a renforcé la colère des salariés. "Pour la sortie de crise, ça va être compliqué, on le sait tous, a analysé Anaïs Vanneuville, préparatrice de commandes chez Vertbaudet, auprès de BFM Grand Lille. Mais ça a encore plus monté le stade de la colère chez nous."

"Déterminés à poursuivre et à gagner"

Pour sortir de cette crise, la salariée ne voit qu'une solution: "Avoir notre augmentation de salaire et que ce soit acté et signé par la direction". Loin d'être découragés, les salariés grévistes attendent un soutien des élus locaux, comme le député Hugo Bernalicis, dans un conflit qui s'enlise.

"Après deux mois de grève, je pense que l'adversaire mise sur le découragement, l'intimidation et la violence, mais ça ne marche pas du tout, a affirmé Samuel Meegens, secrétaire communication à l'Union CGT du Nord. Les grévistes sont plus déterminés que jamais à poursuivre et à gagner."

Depuis le 20 mars, une partie des salariés de l'entreprise sont en grève pour demander une revalorisation salariale et tiennent le piquet de grève à l'entrée du site. Au moment de l'évacuation, 72 des 327 salariés poursuivaient encore leur action contre la direction.

Clément Polyn et J. M. A.