BFM Lille
Grand Lille

Lycée musulman Averroès de Lille: la direction déplore des "fantasmes" injustifiés

La plaque d'entrée du lycée Averroès, en 2004.

La plaque d'entrée du lycée Averroès, en 2004. - François Lo Presti - AFP

Cet établissement de 800 élèves, premier lycée privé musulman sous contrat en France, a récemment fait l'objet d'un contrôle de la Chambre régionale des comptes (CRC).

La direction du lycée musulman Averroès de Lille a déploré jeudi la divulgation dans la presse d'extraits "erronés" d'un rapport confidentiel de la Chambre régionale des comptes, dénonçant des "attaques" médiatiques récurrentes et des "fantasmes" injustifiés.

Cet établissement de 800 élèves, premier lycée privé musulman sous contrat en France, a récemment fait l'objet d'un contrôle de la Chambre régionale des comptes (CRC).

Des "valeurs républicaines"?

Dans un rapport pas encore finalisé, la CRC insiste sur la situation "financière critique" du lycée et épingle la présence, au programme d'un cours facultatif d'"éthique musulmane", d'un ouvrage édictant des règles à suivre, dont l'interdiction, sous peine de mort, de l'apostasie ou la prééminence de la loi divine.

Le directeur du groupe scolaire, Eric Dufour, a relevé lors d'un point presse que la CRC avait depuis indiqué que certains extraits divulgués dans la presse étaient "erronés".

Il a regretté des "attaques récurrentes, suspicions, fantasmes propagés depuis des années", en "totale méconnaissance" de l'établissement, et en dépit des "très nombreuses inspections et contrôles".

Une dizaine d'enseignants, élèves et parents étaient présents à ses côtés pour défendre un établissement qu'il disent avoir choisi pour "son excellence" et ses "valeurs républicaines".

"Un groupe scolaire normal"

Eric Dufour a reconnu "un manque de vigilance" à propos du livre mis en cause par la CRC, une édition commentée des "quarante hadiths de l'imam an-Nawawî", qui "pose problème au niveau des commentaires" et "a été mal choisi".

Mais l'ouvrage n'était pas proposé directement aux élèves et ne figurait que dans une bibliographie destinée aux enseignants, a-t-il noté.

"Nous sommes un groupe scolaire normal, visant l'épanouissement personnel, culturel, citoyen, et spirituel", a-t-il juré.

Concernant d'anciens financements venus du Qatar, M. Dufour a ironisé: "Au PSG, ça ne pose pas problème. Avoir un prêt, ça voudrait dire formater, endoctriner 800 élèves, leurs professeurs ? C'est invraisemblable".

Il a par ailleurs regretté la "rupture de communication" avec la région Hauts-de-France, qui depuis quatre ans rechigne à verser les subventions qu'elle doit au lycée, mais y a été contrainte par la justice.

Cette situation met "en péril la survie de l'établissement, à plus ou moins long terme", a-t-il estimé.

A. La. avec AFP