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Lycée Averroès: l'association demandera la confirmation du maintien de son contrat avec l'État

Des étudiants devant le lycée Averroès à Lille le 28 septembre 2023.

Des étudiants devant le lycée Averroès à Lille le 28 septembre 2023. - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

Après l'annonce, ce 29 avril, d'Élisabeth Borne de faire appel de la décision du tribunal administratif de Lille qui rétablit le contrat du lycée musulman Averroès avec l'État, l'association a réagi. Elle dit déplorer l'annonce de la ministre, qui va "à l'encontre d'une décision éclairée".

L'association Averroès, qui gère le lycée du même nom à Lille, a réagi à l'annonce, ce mardi 29 avril, d'Élisabeth Borne de faire appel de la décision prise une semaine plus tôt par le tribunal administratif. En effet, les magistrats avaient décidé, le 23 avril, de rétablir le contrat d'association de l'établissement avec l'État.

Ce contrat avait été résilié en décembre 2023 par la préfecture du Nord, qui avait évoqué des "manquements graves aux principes fondamentaux de la République".

Une décision "à l'encontre d'un jugement éclairé"

Comme l'a rappelé la ministre sur TF1, parmi les manquements, "il y a notamment le fait que l'établissement a interdit l'accès à des inspecteurs de l'éducation nationale pour pouvoir faire un contrôle de l'établissement et ça, c'est inacceptable".

Selon elle, "le fait qu'un établissement sous contrat [...] refuse un contrôle, ça légitime une forme de perte de confiance et donc de résilier ce contrat, c'est ce que nous défendrons en appel".

L'association, qui gère ce lycée musulman, a indiqué dans un communiqué déplorer la décision d'Élisabeth Borne, qui va "à l'encontre d'un jugement éclairé, longuement motivé et rendu par une formation exceptionnelle de 5 magistrats indépendants". Elle appelle la Cour administration d'appel à confirmer le jugement de première instance.

"Un manquement individuel"

Sur le manquement évoqué par la ministre, l'association le confirme mais se défend. "L'association rappelle qu'il s'agit d'un manquement individuel commis par l'ancien chef d'établissement, lequel s'en est expliqué en raison de la présence le même jour d'une commission de sécurité, chargée de vérifier la conformité des locaux aux règles des ERP", indique l'association Averroès.

Elle précise, par ailleurs, que ce chef d'établissement a immédiatement été démis de ses fonctions après les faits, car "aucune opposition aux contrôles des services de l'État ne pouvait être tolérée".

Ces dernières années, l'établissement a fait l'objet de nombreux contrôles par les inspecteurs, selon l'association qui ajoute qu'"aucun manquement lié au contenu du CDI n'a été caractérisé à l'occasion de ces nombreux contrôles, ce qui a été confirmé par le tribunal administratif de Lille".

Astrid Bergere avec AFP