"ll n'y a plus de confiance": conseil municipal agité pour le maire de Roubaix, après son procès pour escroquerie

De retour en conseil municipal deux semaines après son procès pour escroquerie en bande organisée, le maire de Roubaix Guillaume Delbar a vécu une soirée compliquée ce jeudi.
Le conseil municipal fut bref pour l'opposition, qui a quitté la salle après avoir réclamé un propos introductif, dix minutes à peine après le début de l'assemblée. Dans le même temps, une centaine de manifestants se sont rassemblés sur la Grand Place devant la mairie pour montrer leur mécontentement, en tappant sur des casseroles et en conspuant l'équipe du maire.
"ll n'y a plus de confiance"
Des élus de l'opposition, mais aussi des habitants remettent en question la légitimité du maire et de son équipe. "Assumerez-vous vos prochaines années à la tête de la mairie?", a questionné Karim Amrouni, conseiller municipal Divers gauche de l'opposition, et ancien candidat aux municipales. Pour lui, les accusations contre le maire devraient conduire à sa démission:
"On sort d'une période où des accusations extrêmement graves avec des peines encourues lourdes qui ont été requises vis-à-vis de quatre membres, et pas des moindres, puisqu'on y compte le maire de Roubaix, et le premier adjoint qui cumulait un certain nombre de fonctions dans l'institution. Aujourd'hui on nous parle de faux, d'utilisation de documents qui ont été falsifiés. Pour moi, il n'y a plus de confiance".
L'opposition promet de nouvelles actions et ne compte pas en rester là, en attendant le délibéré qui doit être prononcé le 2 décembre.
18 mois de prison avec sursis requis contre le maire
Les quatre élus sont soupçonnés d'avoir participé à un système frauduleux de défiscalisation, en versant des dons à des micros-partis. Au total, près de 200.000 euros manqueraient au fisc.
Le parquet a requis dix-huit mois de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende et une peine d'inéligibilité de 3 ans contre Guillaume Delbar. Des peines plus lourdes ont été requises à l'encontre du premier adjoint Max-André Pick: dix-huit mois d'emprisonnement dont six avec sursis et 20.000 euros d'amende ainsi que 3 ans d'inéligibilité et interdiction de toute fonction publique pendant cinq ans.
Max-André Pick et Karima Zouggagh, une autre adjointe poursuivie, ont annoncé la semaine dernière se mettre en retrait de leurs délégations au département du Nord.
En tout, 14 personnes ont comparu au début du mois dans ce dossier pour escroquerie en bande organisée.