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Hauts-de-France: les limaces prolifèrent et font des dégâts dans certaines exploitations agricoles

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Les limaces font des dégâts dans les jardins et les exploitations agricoles des Hauts-de-France. Cette espèce s'attaque notamment aux jeunes pousses de chicorée.

Les limaces ont envahi les espaces verts des Hauts-de-France, ces dernières semaines. Cette espèce nuisible fait de gros ravages dans les jardins, comme dans certaines exploitations agricoles de la région.

À Offekerque (Pas-de-Calais), des dizaines d'entre elles ont fait un festin avec des jeunes pouces de chicorée.

"On voit les dégâts sur les plantules", indique Yannick Delourme, responsable du service agronomique de l'interprofession de la chicorée de France, d'après une vidéo prise chez un agriculteur près de Cysoing.

Une centaine d'hectares à replanter?

En 28 ans de carrière, ce spécialiste de la plantation de chicorée n’a jamais vu une telle prolifération de limaces. 

"Là, vous avez la chicorée qui est mangée, donc ça c'est foutu, ça ne repart pas", signale Yannick Delourme.

Selon ce spécialiste, la démarche à suivre est la suivante: "Ce que je vais faire avec l'agriculteur, c'est faire des comptages pour voir si on doit ressemer ou pas les chicorées dès que la météo le permettra".

Sur les 2.000 hectares de plantation de chicorée à boisson de la région, une centaine ont déjà nécessité d’être replantés à cause de ces nuisibles. Un coût supplémentaire pour les agriculteurs de la région.

"C'est environ 350 euros de l'hectare pour le ressemi. Sans compter le semi qui doit être fait par une entreprise de travaux agricoles, si l'agriculteur n'est pas équipé de son propre semoir, à la hauteur de 90 euros de l'hectare en plus", expose Yannick Delourme.

Les cultures de betteraves et d'endives touchées

Les limaces sont également présentes dans les jardins des habitants des Hauts-de-France. Leur présence résulte d'une importante pluviométrie ces derniers mois. Le phénomène pourrait devenir de moins en moins rare.

"Il faut s'attendre avec le dérèglement climatique à ce genre d'épisode complètement dérégulé", explique Vianney Fouquet, en charge de missions éducation et formation au conservatoire botanique de Bailleul.

Il poursuit: "Il y a deux ans, (on a eu) un printemps-été de sécheresse assez sévère. Cette année, (on a) un printemps extrêmement humide. On va se retrouver avec des automne-hiver un peu plus humides, voire beaucoup plus humides que précédemment et au contraire, des printemps-été beaucoup plus secs".

Autre conséquence, des semis en retard d’un mois pour les agriculteurs: les cultures de betteraves et les endives sont aussi affectées par ces amatrices de jeunes pouces.

Clément Kaminski et Solenne Bertrand