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Grande-Synthe: les propriétaires des friches occupées par les migrants dénoncent l'absence d'aide de l'État

Camp de migrants à Grande-Synthe en novembre 2021

Camp de migrants à Grande-Synthe en novembre 2021 - BFMTV

Les propriétaires du terrain ont déjà dépensé des milliers d'euros en frais de justice pour demander des procédures d'expulsion. Sur le terrain, les dégâts sont aussi importants et le devis se chiffre à plusieurs centaines de milliers d'euros.

Ils se sentent abandonnés par l'État. Sur la côte d'Opale, certains propriétaires de terrains subissent l'installation des migrants qui espèrent rejoindre l'Angleterre par la Manche. Lorsque le terrain concerné par le campement illicite appartient est public, la préfecture ou la mairie prend un arrêté d'expulsion.

Une évacuation aux frais du propriétaire

Mais quand le terrain est privé, c'est le propriétaire qui doit lui-même engager des frais d'avocat et d'huissier pour demander au tribunal judicaire une procédure de référé-expulsion. C'est justement ces frais, qui peuvent s'élever à plusieurs milliers d'euros que dénoncent les propriétaires de l'ancienne friche industrielle de Grande-Synthe (ex-Sècherie), Aurélie et Freddy Ringo, qui témoignent dans Le Figaro.

La semaine dernière, près de 700 migrants ont été expulsés du campement qui a compté jusqu'à 1500 personnes au plus fort. En effet, cet ancienne friche présente l'avantage d'être inoccupée (mais pas abandonnée), partiellement couverte et bétonnée. Une première évacuation avait déjà eu lieu il y a plusieurs mois, avant que des migrants ne forcent à nouveau les accès quelques semaines plus tard, selon La Voix du Nord.

"Aucune aide ne nous est proposée"

Dans Le Figaro, les propriétaires de cette friche affirment avoir dû débourser "6000 euros" à deux reprises pour retrouver leur terrain, sans aucune aide de l'État: "M. Darmanin a écrit mardi que c’était lui qui avait ordonné l’évacuation. Il oublie de dire que si on ne fait pas la démarche de saisir le tribunal, personne ne peut procéder à l’évacuation du camp. La préfecture nous a d’ailleurs mis la pression pour qu’on le fasse. Mais c’est nous qui faisons les démarches, nous qui payons et ça, personne ne le dit", dénonce le couple dans les colonnes du journal. "Aucune aide ne nous est proposée. Ou alors ils nous renvoient vers notre assurance", ajoutent-ils.

Selon eux, le devis pour les réparations des dégâts occasionnés (toiture, serrures, barrières) s'élève à 400.000 euros. Un coût considérable, même si les deux propriétaires semblent compatir de la situation des migrants.

Quatre projets d'activités refusés par la mairie

Ils savent que l'occupation de leur terrain risque de se reproduire, sachant que la ferme Moret, un terrain de la commune qui accueille régulièrement des centaines de migrants, se situe à proximité. Selon La Voix du Nord, il n'y a même pas de clôtures entre les deux propriétés.

Cité par le quotidien, le sous-préfet affirme que le meilleur moyen de faire cesser ces occupations illégales, serait de "faire occuper le site par une activité, quelle qu’elle soit". Selon le journal, ces neuf dernières années, le couple de propriétaires a proposé quatre projets d'activité à la mairie de Grande-Synthe, qui les a tous refusés.

Louis Chahuneau