Emmanuel Macron annonce une enveloppe de 200 millions d'euros en faveur du bassin minier

Aménagements de voirie, éclairage public, mise à niveau des réseaux enterrés, création et rénovation d’équipements publics: le président de la République a détaillé ce mardi les nouveaux axes du plan "Engagement pour le renouveau du bassin minier", critiqué pour la lenteur de sa mise à exécution.

"Est-ce que ça va assez vite et fort? Non." À la veille de son déplacement à Liévin, Lens et Tourcoing, Emmanuel Macron a donné raison aux élus locaux. Ces derniers regrettent les lenteurs de la mise à exécution de l'Engagement pour le renouveau du bassin minier (ERBM), un plan promis par le gouvernement voilà plusieurs années.

"Nous avons posé les bases, mais il faut accélérer, a concédé le chef de l'État dans un entretien à La Voix du Nord. En 2017, 100 millions d’euros ont été fléchés vers la rénovation thermique des logements. 40 % de l’enveloppe ont été engagés en cinq ans." 23.000 logements vétustes du bassin minier, sujets à une isolation défectueuse et à des infiltrations d'air froid, doivent faire l'objet de travaux.

Cette accélération du plan voulue par Emmanuel Macron passe par le déblocage de 200 millions d'euros, financés pour moitié par l'État, tandis que les 50% restants seront à la charge du Conseil régional.

Créer des emplois via l'incitation fiscale

Une manne financière qui sera allouée aux "aménagements de voirie", à "l’éclairage public", à "la mise à niveau des réseaux enterrés" ou encore à "la création et la rénovation d’équipements publics", a-t-il égrainé.

Dans le même temps, l'exécutif prévoit de prolonger de deux ans l'incitation fiscale pour la création d'emplois. Et Emmanuel Macron de promettre: "Nous renforcerons le volet insertion sociale par l’activité économique, avec l’apport déjà moteur des conseils départementaux et de Pôle Emploi".

"On attend une prise en compte intégrale, vraiment, des problématiques et des questions qui se posent dans les quartiers tant en terme de rénovation des logements, de traitement des espaces publics, de mobilité, mais aussi la question de la santé, parce qu'on est dans les derniers indicateurs de santé en France", a souligné, Sylvain Robert, maire socialiste de Lens, au micro de BFM Grand Lille.

Un hommage aux mineurs prévu à Liévin

Le président de la République s'est en outre engagé à ce que l'État contribue à hauteur de 600.000 euros à la rénovation de la Galerie du temps du Louvre-Lens. Un nouveau cadeau pour l'établissement. Pour ses dix ans, celui-ci s'est également vu prêter la sculpture "Le scribe accroupi" par son homologue parisien.

"Ce que doit la Nation à ce territoire, c’est un investissement à la hauteur de ce qu’on a fait pour le Grand Paris, a soutenu Emmanuel Macron. Il faut accompagner un projet qui donne un nouveau destin au bassin minier en lien avec la métropole de Lille. À mes yeux, dès que le projet de réseau de transport entre la Métropole lilloise et le bassin minier en cours depuis plus de 10 ans sera finalisé par les élus locaux, l’État sera là, dans un montant à définir."

Outre le volet économique, la visite du chef de l'État se voudra aussi mémorielle. Emmanuel Macron prendra la direction du quartier Saint-Amé, à Liévin, dans l'après-midi. C'est ici que 42 mineurs avaient été victimes d'un coup de grisou le 27 décembre 1974, la catastrophe du genre la plus meurtrière de l'après-guerre. Le président de la République leur rendra hommage, comme il rendra hommage aux mineurs victimes de la silicose après des années sous terre.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions