Dans le Nord et le Pas-de-Calais, les pompiers aussi en alerte sur les feux de forêt

La sécheresse n'épargne désormais aucune région de France métropolitaine. Les risques de départ de feu augmentent, même dans le Nord et dans le Pas-de-Calais, autrefois plus épargnés.
En dix années de service pour l’office national des forêts, Philippe Merlin n’a jamais vu ça. Depuis juin, il a constaté dix départs d’incendies sur le seul domaine de Raismes, dans le Nord.
"On avait toujours des petits incendies au mois de mars avec les fougères sèches", partage le responsable ONF unité territoriale Scarpe-Escaut. "Mais ça restait des feux de végétation. Là, depuis deux ans on a des incendies plus conséquents sur des peuplements", confirme ce dernier au micro de BFM Lille.
Vers un climat bordelais en 2070
Un incendie d'origine criminelle. "C'est 5000 m2 qui ont brûlé donc c'est une surface assez importante", note Philippe Merlin.
Et avec le réchauffement climatique, les forêts du Nord seront de plus en plus sèches. En 2070, le climat dans le Nord sera similaire à un climat bordelais actuel, soit une augmentation de 4°C en moyenne l'été.
Alors pour lutter contre les feux de forêts, une cellule vigilance a été créée cette année. "On a une surveillance qui est plus accrue", assure le responsable ONF qui travaille désormais en relation avec les municipalités et les polices municipales.
Trois nouveaux camions-citernes
Et en cas d’incendie, les pompiers du Nord sont prêts à intervenir en forêt. Depuis deux ans, ils sont équipés de trois camions-citernes (CCFS) identiques à ceux qui luttent contre les feux dans le sud-est du pays.
Les secours ont voulu prévenir le risque. "On s'est dit que l'année 2019 risquait de devenir la norme", explique le capitaine Joachim Correa du centre de secours de Cambrai.
L'engin a plusieurs intérêts. Le premier, "c'est de transporter plus de 10 litres d'eau", détaille le soldat du feu. La deuxième particularité, c'est d'être capable d'aller sur des terrains accidentés. Enfin, "d'avoir des lances canons très puissantes" à l'avant et sur le toit du camion.
À Cambrai, les 126 pompiers sont formés pour manœuvrer l’engin de 26 tonnes. Une formation indispensable face à l’évolution du risque incendie dans la région.
Continuer de s'adapter pour prévenir le risque
Cet été, le camion-citerne de la caserne part deux fois par jour en intervention en moyenne. Le capitaine de la caserne de Cambrai l'assure, les secours "doivent continuer à s'équiper" et "à se former" à l'avenir pour "s'adapter à cette émergence du risque".
Les premières données laissent à penser que les décisions prises par le SDIS 59 portent leurs fruits. Cet été, moins de 70 hectares ont été brûlés dans le secteur de Cambrai, bien moins qu'en 2019 pour un nombre de départs de feu quasi-équivalent.