Tests covid dans les entreprises: une pratique encore très marginale

Une femme passe le test de dépistage du Covid-19, le 17 décembre 2020, dans un gymnase à Vrigne-aux-Bois - FRANCOIS NASCIMBENI © 2019 AFP
Depuis le mois de novembre, les entreprises sont autorisées à procéder à des dépistages covid de leurs salariés sur site. Mais pour le moment, peu de sociétés ont lancé de telles campagnes.
Interrogée par nos soins, la Confédération des PME dit ne pas avoir de remontées de la part de ses adhérents au sujet de ces tests. Il y a un mois déjà, François Asselin, président de la CPME nous expliquait les raisons de ce manque d'engouement.
"Ca sera très compliqué à mettre en place pour les TPE et les PME, c'est d'ailleurs plus une question d'organisation que de coûts. Les PME sont de toutes façons d'abord concentrées sur le maintien de leur activité dans un climat extrêmement anxiogène, c'est donc une question presque secondaire pour ces entreprises. Le dépistage concernera avant-tout les grands groupes".
Attentisme
Mais si quelques grandes entreprises ont lancé des campagnes, le sentiment général est plutôt à l'attentisme. "Je n'ai aucune demande de mes clients, personne ne m'a interrogé sur cette question", explique à BFM Business Maître Marion Kahn, avocate spécialisée dans le droit du travail au sein du cabinet STAS & Associés.
Selon ses retours, "cela reste très marginal dans les grandes entreprises notamment parce que cela reste compliqué à mettre en place", même pour une grande structure.
La publication cette semaine d'une circulaire précisant mieux le cadre de ces dépistages et mettant en place des points de contact départementaux pour les entreprises qui ont des interrogations sur la marché à suivre et sur à qui s'adresser pourrait néanmoins changé la donne.
Les entreprises savent désormais quoi faire et surtout ce qu'elles ne peuvent pas faire, poursuit la spécialiste. Des points importants sont confirmés comme le volontariat, la prise en charge complète des frais par l'entreprise, la non obligation de présenter un test négatif pour retourner travailler ou encore des critères objectifs de populations à cibler".
Mais étant donné le contexte, et au vu des contraintes techniques, il y a fort à parier que les entreprises ne se lancent pas massivement dans de telles campagnes. "D'autant plus que quelques points sont encore obscurs comme le temps de travail. Se faire tester est-il décompté ou pas de ses heures quotidiennes?", s'interroge Marion Kahn. "Ce n'est pas anodin", conclut-elle.