BFM Business
Economie

Retraites: le Premier ministre convie les partenaires sociaux à "faire encore évoluer le projet de loi"

Pour le Premier ministre, les évolutions du texte de loi sur les retraites, doivent désormais intervenir dans le cadre de "la conférence sur l'équilibre et le financement du système de retraite."

Pour le Premier ministre, les évolutions du texte de loi sur les retraites, doivent désormais intervenir dans le cadre de "la conférence sur l'équilibre et le financement du système de retraite." - Ludovic Marin-AFP

Édouard Philippe invite les partenaires sociaux à faire "encore évoluer le texte du projet de loi" sur la réforme des retraites, notamment sur la pénibilité. Il prendra sinon ses "responsabilités", dans un courrier envoyé après le recours samedi à l'article 49-3 de la Constitution.

"La fin des débats en première lecture à l'Assemblée nationale ne constitue pas un aboutissement. Nous pouvons, nous devons, faire encore évoluer le texte du projet de loi", écrit le Premier ministre dans cette lettre aux partenaires sociaux, qu'il invite à participer à l'évolution du texte de loi.

Pour le Premier ministre, ces évolutions doivent désormais intervenir dans le cadre de "la conférence sur l'équilibre et le financement du système de retraite". Celle-ci doit "proposer d'ici la fin du mois d'avril, et donc avant la seconde lecture, des mesures permettant d'assurer l'équilibre du système des retraites à l'horizon 2027", rappelle-t-il, alors que le recours à l'article 49-3 provoque une remobilisation de l'intersyndicale opposée à la réforme.

La réparation de la pénibilité, priorité de la CFDT

"Beaucoup de partenaires sociaux estiment que ces mesures, et notamment celles consistant à demander aux Français de travailler plus longtemps, ne seront considérées comme justes que si elles sont accompagnées de dispositifs prenant en compte la pénibilité de certaines situations de travail. Il nous faut en effet construire un système plus individualisé et tenant davantage compte de la diversité des carrières", ajoute-t-il.

"Si la conférence trouve un accord sur ces sujets, le gouvernement le reprendra dans la loi. A défaut, je prendrai mes responsabilités, aussi bien en matière de retour à l'équilibre que de pénibilité", assure le Premier ministre.

La "réparation" de la pénibilité, c'est-à-dire la possibilité de départs anticipés à la retraite pour davantage de travailleurs qu'actuellement, est "la demande prioritaire" de la CFDT, qui dénonce sur ce point "l'obstruction du Medef".

Édouard Philippe dresse la liste des avancées issues des débats

Le Premier ministre se dit aussi prêt à "renforcer le rôle des partenaires sociaux dans la gouvernance du futur système universel" tout en soulignant que cela serait "d'autant plus justifié" si la conférence de financement était un succès.

Enfin, il liste également les "avancées" retenues par amendements lors de la première lecture. "Ces avancées portent notamment sur le renforcement du compte professionnel de prévention, la prévention de la pénibilité dans les branches professionnelles, l'amélioration du recours au dispositif d'incapacité professionnelle, le développement de la retraite progressive et du compte épargne temps", écrit-il.

"Elles rendent également plus protectrices les modalités de calcul des droits acquis avant 2025", ajoute le Premier ministre, selon qui le texte reprend aussi des améliorations sur "les droits à retraite pour les personnes handicapées, pour les jeunes, pour les femmes, pour les familles".

F.B avec AFP