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Péages, Livret A, prix de l'électricité, billets SNCF: ce qui change au 1er février 2023

Tarifs des péages, envoi d'un "chèque bois", conditions de changements des billets SNCF, taux du livret A... De nombreux changements interviennent ce 1er février 2023.

L'ensemble de l'économie se met au diapason de l'inflation. Avec le retour de la flambée des prix, les changements sont nombreux mois après mois à entrer en vigueur. Et ce 1er février 2023 ne fait pas exception. Transports, taux d'intérêt, aides aux particuliers ou aux entreprises... Voici tous les changements réglementaires attendus ce mois-ci.

• Les péages augmentent de près de 5%

Les tarifs des péages des principaux réseaux autoroutiers vont augmenter de 4,75% en moyenne dès ce 1er février. Ce niveau record de hausse fait suite à une augmentation de 2% en 2022 et de 0,44% en 2021.

Plusieurs sociétés d'autoroutes accompagnent cette évolution tarifaire de mesures commerciales. La ristourne accordée depuis le début 2019 aux automobilistes faisant au moins dix allers-retours par mois sur le même itinéraire va passer de 30 à 40%. En outre, les véhicules électriques bénéficieront d'une réduction de 5% pendant un an, sur tous leurs trajets, sur les réseaux Sanef/SAPN et APRR/AREA, toujours à partir du 1er février.

Pour rappel, les prix des péages sont revalorisés tous les ans, selon un calcul qui prend en compte au minimum 70% de l'inflation (hors tabac) sur douze mois jusqu'en octobre, et d'éventuelles augmentations en fonction des travaux prévus par les différents concessionnaires.

• Le taux du Livret A grimpe à 3%

Un niveau de rémunération inédit depuis 2009. Cela faisait 14 ans en effet que le taux du Livret A n'avait pas atteint les 3%. C'est ce qui va se passer ce 1er février avec l'augmentation d'un point du taux de rémunération du placement le plus populaire en France qui va passer de 2 à 3%. Il faut remonter à 1981 pour voir une hausse aussi soudaine de ce taux qui était alors passé de 6,5 à 8,5%.

Les quelque 500 milliards d'euros déposés par les Français sur les livrets A et livrets de développement durable et solidaire (LDDS), dont la majeure partie est centralisée par la Caisse des dépôts (CDC), sont destinés à financer le logement social, l'économie sociale et solidaire ou encore les économies d'énergie dans les logements.

• Les plafonds de MaPrimeRenov’ sont réhaussés

Hausse des coûts des travaux oblige, les plafonds du dispositif gouvernemental MaPrimeRenov' sont revalorisés ce mois-ci.

Pour les copropriétés qui souhaitent une aide pour financer les travaux de rénovation énergétique sur les parties communes le plafond passe de 15.000 à 25.000 euros.

Le dispositif "MaPrimeRénov’ sérénité" qui concerne les gros travaux de rénovation permettant un gain énergétique de 35% minimum, le plafond est revalorisé à 35.000 euros contre 30.000 jusqu'à présent.

Cette aide à la rénovation énergétique qui a financé des travaux dans 670.000 logements en 2022 bénéficient aux ménages modestes qui représentent près de 70% des demandes validées selon France Stratégie.

• Les "chèques bois" sont envoyés

Accessibles sur demande sur ce site depuis le 27 décembre et encore jusqu'au 30 avril prochain, les "chèque bois" vont être envoyés à partir de ce mois de février.

Ce chèque de 50 à 200 euros du gouvernement "concernera 70% des ménages se chauffant principalement au bois", soit "2,6 millions de ménages, pour un budget total de 230 millions d'euros", selon Bercy.

Pour l'obtenir, il suffit de rentrer sur le site son numéro de télédéclarant et sa facture nominative prouvant un achat de bois d’un montant minimal de 50 euros (ou une attestation pour les ménages en chauffage collectif), précise le gouvernement.

• Le taux d'usure des crédits révisé tous les mois

C'est un changement technique qui pourrait faciliter l'accès au crédit des particuliers. Le taux d'usure qui plafonne l'ensemble des frais d'un prêt immobilier sera désormais et jusqu'en juillet prochain calculé tous les mois par la Banque de France et non plus tous les trimestres.

Son mode de calcul constitue aujourd'hui, dans un contexte de remontée des taux, un obstacle pour nombre d'acquéreurs, selon des acteurs du secteur immobilier. La production de crédits immobiliers a chuté de 19,9% en 2022, avec un recul qui s'est amplifié durant le quatrième semestre de l'année, selon l'observatoire CSA/Crédit Logement.

Le taux d'usure est calculé à partir du taux effectif moyen pratiqué par les banques réhaussé de 33%. Il est depuis le 1er janvier fixé à 3,41% pour un emprunt inférieur à 10 ans, à 3,53% pour un emprunt entre 10 et 20 ans et à 3,57 % pour un emprunt de 20 ans et plus.

• Les conditions d'échanges des billets durcies à la SNCF 

Confrontée à une hausse de ses coûts de 13%, la SNCF a augmenté les prix des billets de 5% en moyenne. La compagnie va aussi rendre moins attractives les conditions d'échange et de remboursement des billets.

A partir du 7 février, la gratuité passe de J-3 à J-6 avant le jour du départ et les frais passent de 15 à 19 euros. Ces nouvelles conditions entre en vigueur ce 1er février.

L'idée est de mettre fin à cette tendance qui consisterait, selon l'opérateur, à réserver plusieurs billets à plusieurs dates et de se faire rembourser par la suite, "des trains affichaient complets alors qu'ils ne l'étaient pas", explique Alain Krakovitch.

Cette nouvelle condition permettra à la SNCF d'avoir le temps de remettre les billets annulés ou échangés sur le marché et d'optimiser le remplissage.

• La durée de versement des allocations chômage diminue

Nouveau décret à entrer en vigueur dans la réforme de l'assurance-chômage. À compter de ce 1er février, la durée des allocations touchées par les personnes sans emploi dépendra du marché du travail.

Durant les périodes dites "vertes" (taux de chômage sous les 9% et hausse inférieure à 0,8 point par trimestre), la durée d’indemnisation est écourtée de 25%. Dans les périodes "rouges" (chômage à plus de 9% et hausse supérieure à 0,8 point), la durée d’indemnisation antérieure (celle en vigueur avant ce 1er février) est réintroduite. 

Concrètement, avec un taux de chômage qui est actuellement de 7,3%, la période est "verte" et la durée maximale passera donc de 24 à 18 mois.

• Les tarifs réglementés de l'électricité augmentent de 15%

Après le gaz en janvier, au tour de l'électricité de coûter plus cher. Le boucler tarifaire qui a permis de plafonner la hausse des prix de l'électricité à 4% en 2022 est maintenu mais devient un peu moins généreux ce 1er février.

Ce bouclier tarifaire fixe ainsi la hausse maximale à 15%, ce qui sera donc l'augmentation dès ce mois-ci des tarifs réglementés. Alors que la Commission de régulation de l’Énergie (CRE) préconisait mi-janvier une hausse moyenne de 99,22% pour ce 1er février, le gouvernement a bloqué dans la loi de finances 2023 les hausses supérieures à 15%.

Une mesure qui coûtera 5 milliards d'euros en 2023 aux finances publiques en plus des 11 milliards pour le gaz, soit un total de 16 milliards d'euros.

• Allègement des règles Covid

Créés au début de la crise sanitaire en 2020 "afin de limiter la propagation de l'épidémie", les arrêts de travail dérogatoires, sans jour de carence pour les personnes testées positives au Covid-19, ne seront plus possibles.

Tombés en désuétude sur fond de chutes des cas, "l'isolement systématique" des cas positifs et "la réalisation d'un test" au bout de deux jours pour leurs contacts ne seront par ailleurs plus requis. Enfin le suivi des "cas contacts", via le service "contact Covid" géré par l'Assurance maladie, va lui cesser définitivement.

• Hausse des prix des taxis et VTC

Les tarifs des taxis augmenteront de 4% au plus le 1er février, le montant minimum de la course restant fixé à 7,30 euros. Du côté des VTC, les chauffeurs auront un montant minimum garanti de 7,65 euros par trajet, ce qui va faire grimper le prix de la plus petite course à environ 10,20 euros pour le passager sur une application comme Uber, en incluant les commissions.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco