Pourquoi l'enterrement du pape François va coûter moins cher que ceux de ses prédécesseurs

Connu pour son attachement aux pauvres et pour ses valeurs de simplicité, le pape François a donné, dans son testament, des instructions pour un enterrement en (relative) sobriété. Un symbole alors que les finances du Vatican sont exsangues.

Les funérailles d'un pape se font généralement en grande pompe. François n'échappera pas à la règle, mais contrairement à ses prédécesseurs, il a demandé un enterrement plus modeste. C'est avant tout un symbole, pour un pape qui a façonné son image au plus proche des plus démunis.

Alors pour réduire la facture de ses funérailles, François a inauguré quelques changements. En 2024, il avait ainsi modifié les règles d'inhumation en vigueur, qui exigeait qu'un pape soit enterré dans trois cercueils imbriqués (de plomb, de chêne ou d’orme, et de cyprès). Désormais, un seul cercueil en bois doublé de zinc sera suffisant.

Une tombe "en terre, simple, sans décoration particulière"

Autre fait marquant, François a demandé à être enterré en dehors du Vatican, dans la basilique Sainte-Marie Majeure, dans le centre de Rome, plutôt que dans la crypte de la basilique Saint-Pierre. Il sera le premier pape à être enterré dans cette église depuis les années 1600, et le premier depuis plus de 100 ans à être enterré en dehors du Vatican.

Élu à la papauté en 2013, François était connu pour son mode de vie modeste. Une habitude qu'il a voulu perpétuer jusque dans la tombe. Dans son testament, il a demandé une sépulture "en terre, simple, sans décoration particulière et avec la seule inscription: Franciscus", son nom en latin.

D'ailleurs, sa tombe ne devrait pas coûter un sou au Vatican car les frais seront pris en charge par un donateur anonyme. "Les frais de préparation de ma sépulture seront couverts par le don du bienfaiteur que j'ai fait transférer à la basilique papale de Sainte-Marie-Majeure", a précisé François dans son testament.

Difficultés financières au Vatican

Les enterrements des papes sont généralement très coûteux et représentent un poids financier non négligeable pour les finances du Vatican, qui sont déjà exsangues. Ainsi, selon les chiffres d'Al Jazeera, les funérailles du pape Jean-Paul II en 2005 et l'élection de son successeur Benoît XVI ont coûté 9 millions de dollars (environ 14,7 millions de dollars d'aujourd'hui).

Le Vatican n'a pas répondu aux sollicitations quant au coût du cérémonial prévu autour de la mort de François. Mais les difficultés financières s'accumulent pour la cité-État. Le dernier chiffre officiel communiqué par le Vatican faisait état en 2023 d'un manque à gagner de 83,5 millions d'euros sur un budget de 1,2 milliard, soit un déficit de 7%.

Selon l'agence de presse Reuters, qui cite deux sources au fait du dossier, l'année dernière, l'Église a enregistré un déficit budgétaire de 87 millions de dollars. De son vivant, le pape François avait d'ailleurs entrepris de réduire les dépenses de fonctionnement et les salaires de certains cardinaux.

Marine Cardot