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Le géant chinois du pétrole et de la chimie Sinopec aurait suspendu un gros investissement en Russie

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Selon Reuters, le groupe pétrochimique chinois aurait suspendu un investissement de 500 millions de dollars en Russie, faisant preuve de prudence face aux sanctions occidentales.

La Chine reste prudente en Russie. Le géant chinois du pétrole et de la chimie Sinopec, plus grand raffineur d'Asie, aurait suspendu un investissement potentiel de 500 millions de dollars dans la pétrochimie ainsi qu'un partenariat dans le gaz dans le pays, en raison de l'appel à la prudence de Pékin face aux sanctions occidentales contre Moscou, selon des sources citées par l'agence Reuters.

Si la Chine a affirmé son opposition aux sanctions et assuré qu'elle poursuivrait ses échanges commerciaux avec la Russie, en coulisses Pékin surveille de près les conséquences pour les entreprises. Le ministère des Affaires étrangères a notamment convoqué les responsables des trois plus grandes entreprises du secteur énergétique, dont Sinopec, pour examiner leurs relations économiques avec la Russie.

Selon Reuters, ces entreprises travailleraient sur des plans d'urgence en cas de perturbation de leurs activités en Russie liées aux sanctions occidentales.

Un actionnaire minoritaire sous le coup de sanctions

Sinopec aurait mis sur pause son investissement de 500 millions de dollars dans un nouveau site gazier en s'associant avec le géant russe Sibur. Le projet est similaire au complexe Amur, en Sibérie orientale, où 10 milliards de dollars ont été investis: détenu à 40% par Sinopec et à 60% par Sibur, il devrait être mis en service en 2024. Le projet Amur lui-même est actuellement confronté à des difficultés de financement.

Par ailleurs, l'actionnaire minoritaire et membre du conseil d'administration de Sibur, Gennady Timchenko, fait partie des personnes sanctionnées. Le groupe chinois aurait aussi suspendu les pourparlers sur une co-entreprise avec le producteur de gaz russe Novatek, craignant que Sberbank, actionnaire de Novatek, ne soit sanctionnée à son tour par les Occidentaux, rapporte Reuters.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV