Le Brésil riposte et saisit l'OMC, après l'entrée en vigueur de la surtaxe douanière décidée par Trump

Le président brésilien Lula le 27 octobre 2023 à Brasilia. - EVARISTO SA / AFP
Première étape en vue d'un arbitrage ? Le Brésil a saisi mercredi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester la surtaxe douanière punitive imposée par l'administration du président américain Donald Trump, ont indiqué à l'AFP deux sources gouvernementales brésiliennes.
Il s'agit de la première mesure prise par le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva depuis l'entrée en vigueur mercredi des droits de douane de 50% sur de nombreux produits brésiliens exportés vers les États-Unis. Concrètement, il s'agit d'une demande de "consultations" auprès des représentants américains à l'OMC, première étape en vue d'un éventuel arbitrage.
La raison invoquée par l'administration Trump pour justifier cette surtaxe est avant tout politique: elle dénonce une supposée "chasse aux sorcières" contre l'ex-président d'extrême droite du Brésil Jair Bolsonaro, jugé pour tentative présumée de coup d'État et assigné à résidence depuis lundi.
L'effet de la surtaxe a toutefois été atténué par l'exemption de près de 700 produits, les droits de douane de 50% ne concernant qu'environ 36% des exportations brésiliennes vers les États-Unis, selon le gouvernement brésilien. Mais des produits comme le café ou la viande bovine, dont le Brésil est premier exportateur mondial, sont bel et bien frappés.
Discussions franco-brésiliennes
Le ministre brésilien des Finances, Fernando Haddad, a déclaré mercredi qu'il s'entretiendrait le 13 août avec son homologue américain, le secrétaire au Trésor Scott Bessent.
"Nous voulons négocier, surmonter cette mésentente provoquée par l'extrême droite brésilienne et normaliser les relations", a insisté Fernando Haddad.
Il faisait allusion au rôle joué par le député Eduardo Bolsonaro, fils de l'ancien président, depuis les Etats-Unis, en tant qu'instigateur des sanctions contre son propre pays.
Le ministre brésilien a par ailleurs indiqué qu'un plan d'aide aux secteurs les plus touchés serait lancé mercredi, bénéficiant surtout aux "petits producteurs, qui n'ont pas d'alternative aux exportations vers les États-Unis".