Transports, écoles, éboueurs... À quoi s'attendre pour la grève du mardi 7 mars?

Manifestation contre la réforme des retraites, le 7 février 2023 à Toulouse - Charly TRIBALLEAU © 2019 AFP
La "France à l'arrêt" pour les uns, "mettre l'économie à genoux" pour les autres, les syndicats entendent bien montrer les muscles ce mardi 7 mars pour la 6e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Au-delà des importantes perturbations pour ce mardi, l'intersyndicale compte bien reconduire la grève dans de nombreux secteurs, une première depuis le début de ces actions, afin de faire plier le gouvernement.
• SNCF: trafic très fortement perturbé
La grève sera très suivie à la SNCF. Pour le TGV, seul 1 train sur 5 en moyenne circulera ce mardi. Le trafic sera particulièrement perturbé dans les TGV Ouigo (1 train sur 4) et dans les trains de province à province (1 train sur 10).
Concernant les trains Intercités, le trafic sera très fortement perturbé. Pas de circulation pour les trains de jour, à l’exception d’1 aller-retour Paris-Brive, de 2 allers-retours Paris-Clermont, et d'un trafic normal Toulouse-Hendaye par car de substitution. Pas de circulation pour les trains de nuit pour les nuits de lundi-mardi et mardi-mercredi.
La circulation des trains TER sera très fortement perturbée dans toutes les régions, avec 1 train sur 5 en moyenne. Le détail des plans de transports régionaux est communiqué par SNCF Voyageurs dans chacune des régions. En Île-de-France, un train sur trois est prévu sur les lignes ferroviaires H, K, U, un train sur cinq sur les lignes J, L, N, R, et un sur dix sur la ligne P.
Les liaisons internationales seront dégradées sur l'Eurostar (2 trains sur 3), le Thalys (2 trains sur 3), entre la France et l'Italie (1 aller-retour) et entre la France et la Suisse (1 train sur 5), voire interrompues entre la France et l'Allemagne et entre la France et l'Espagne.
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• RATP
Seules les lignes 1 et 14 du métro circuleront normalement, en raison de leur automatisation. La ligne 4 circulera toute la journée avec une fréquence de deux trains sur trois, mais certaines stations seront fermées. La ligne 6 fonctionnera uniquement entre 5h30 et 20h, et certaines stations seront également fermées. Concernant les autres lignes de métro, elles seront uniquement ouvertes aux heures de pointes.
Concernant le RER A et le RER B, un train sur deux en heure de pointe et un train sur trois en heures creuses. Pour le RER C, les trains circulent uniquement aux heures de pointe entre Paris Austerlitz et Dourdan/Etampes/Massy. Sur le RER D, les trains circulent uniquement entre 6h et 10h et 16h et 21h entre Châtelet-les-Halles et Goussainville et entre are de Lyon et Melun/Corbeil-Essonnes via Evry Courcouronnes. Pour le RER E, aucune circulation entre Haussmann St Lazare et Pantin.
Du côté des bus et des trams, la fréquence sera réduite.
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• Transports urbains
Des perturbations sont également attendues dans les réseaux de transports en commun des autres grandes villes françaises. À Lille, pas de perturbation importante prévue, mais à Marseille les deux lignes de métro et une ligne de tram sur trois seront fermées, avec 85% des bus affectés par la grève. À Nice, aucun tram ne circulera.
• Aérien
La Direction générale de l'Aviation civile a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols, mardi et mercredi, de 20% à Paris-Charles-de-Gaulle et de 30% à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.
Air France, de son côté, prévoit d'assurer près de huit vols sur dix, dont la totalité de ses vols long-courriers, sans exclure "des retards et des annulations de dernière minute".
Il faut également noter que les avitailleurs ou "pompistes du ciel", chargés d'approvisionner les avions, sont également appelés à la grève dans les aéroports de la France entière. La CGT, premier syndicat du secteur, table sur un impact "immédiat".
• Transport routier
Les transporteurs routiers ont rejoint le mouvement,certains syndicats comme Force Ouvrière-UNCP appelant à se mobiliser dès dimanche soir. Des barrages filtrants ont provoqué lundi matin ralentissements et bouchons près de Lille ou Rouen. Des premiers blocages ont été constatés dans la nuit de lundi à mardi à Rennes, à Gennevilliers ou encore à Rouen.
• Carburants
La CGT a appelé à la grève reconductible dans les raffineries de pétrole, avec pour objectif de "bloquer l'ensemble de l'économie", au niveau de la production, de la distribution et de l'importation de carburant.
Dans un premier temps, les grévistes entendent bloquer les expéditions des raffineries vers les dépôts, mais si le mouvement venait à durer trois jours ou plus, il pourrait entraîner l'arrêt de raffineries et donc in fine des pénuries de carburant comme en octobre dernier.
Dans le gaz, trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour "sept jours" lundi par les syndicats, et les sites français de stockage de gaz devraient être affectés aussi mardi.
• Énergie
Le mouvement a démarré dès vendredi après-midi à l'appel de la CGT, en raison de l'ouverture du débat samedi au Sénat sur l'article 1 du texte, sur la suppression des régimes spéciaux de retraite, dont celui des énergéticiens.
Les grévistes feront baisser la production d'électricité. Lundi, la réduction a atteint 3450 mégawatts (MW) dans les centrales nucléaires et 3165 MW sur les centrales thermiques, soit l'équivalent de six réacteurs nucléaires, selon la CGT. À cela s'est ajoutée une baisse de puissance disponible des barrages de 3600 MW lundi à 19h00, selon EDF.
Mardi, les assemblées générales pourraient décider localement d'une "reprise en main du réseau", ce qui priverait le gestionnaire du réseau RTE de la possibilité de piloter les machines à distance, a indiqué à l'AFP la CGT-Energie, qui promet "une semaine noire".
• Enseignement
Plus de 60% des enseignants du premier degré sont grévistes ce mardi, selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Pas de chiffres de prévision pour les collèges et les lycées, les enseignants de ces établissements n'étant pas tenus de se déclarer 48 heures avant. Les sept principaux syndicats de l'enseignement ont en effet appelé à "fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services" le 7 mars.
Des blocages sporadiques par des lycéens sont également attendus. Idem dans les facs, où la mobilisation peine à décoller.
• Éboueurs
Jusque là absents du mouvement, les éboueurs rejoingnent la mobilisation à la suite de l'appel de la CGT à une grève reconductible dès le 7 mars (la centrale syndicale est majoritaire à Paris). Tous les salariés, de ceux en charge de la collecte des déchets à ceux du tri, sont concernés.
À Paris, les poubelles n'ont pas été collectées dans quatre arrondissements lundi, et un des trois incinérateurs autour de la capitale, à Paris/Ivry, est bloqué depuis lundi par des agents de la ville (70 agents selon la préfecture de police), empêchant les déchets d'y être brûlés.