TGV: les tarifs de la SNCF augmenteront de 1,5% en moyenne cette année

La compagnie promet que cette hausse ne sera pas appliquée aux premiers prix TGV Inoui et Ouigo, ni aux prix des abonnements loisirs ou aux conditions des cartes Avantage. La hausse sera plus importante pour les Intercités.

Très critiquée pour ses prix, la SNCF va encore susciter nombre de commentaires négatifs avec la traditionnelle annonce annuelle de l'augmentation de ses tarifs. Après +5% en 2023 et +2,6% l'an passé, l'opérateur annonce une augmentation "moyenne" de 1,5% cette année. Les prix évolueront dès ce mercredi 8 janvier.

SNCF Voyageurs promet que cette hausse ne sera pas appliquée aux premiers prix (les plus bas mais les moins nombreux) des TGV Inoui et Ouigo, ni aux prix des abonnements loisirs ou aux conditions des cartes Avantage. Selon, la SNCF, cette augmentation correspond à une hausse en moyenne de moins de 1 euro par billet.

Côté trains Intercités, où l’État est autorité organisatrice, l'augmentation moyenne sera, elle, de +1,9%.

L'opérateur "maintient donc une hausse des prix au niveau de l’inflation prévu en 2025 afin de protéger le pouvoir d’achat de ses clients et d’assurer une offre accessible au plus grand nombre".

Et d'assurer qu'"un billet loisir (TGV Inoui et Ouigo) sur deux devrait être acheté à moins de 47 euros, toute classe et tarif confondus. Trois clients grande vitesse sur quatre continueront à bénéficier d’un prix réduit (Ouigo, carte Avantage, offres promotionnelles)".

Un ressenti des clients bien différent

Ce n'est évidemment pas le ressenti des clients qui dénoncent régulièrement des prix élevés, encore plus pendant les périodes de pointe à la faveur de la fameuse tarification dynamique (les prix augmentant en fonction de la demande et du remplissage des trains dont le parc est sous-dimensionné face à la demande).

Car ces +1,5% sont une moyenne. Il faut donc bien comprendre qu'il y aura des hausses inférieures mais aussi supérieures en fonction des destinations, des dates et des profils des voyageurs. Tout dépendra de différents critères de remplissage et de dates.

D'autant plus que ce niveau moyen d'augmentation n'est pas le même selon la méthode appliquée. Quand, en 2023, SNCF Voyageurs annonce +5%, c'est +8% selon l'ART, le régulateur des transports, et même +10% pour les Ouigo. Des chiffres contestés par la SNCF.

"La progression du prix moyen du billet grande vitesse, entre 2023 et 2024, a été de l’ordre de 2%. En comparaison avec 2019, la progression du prix moyen pour un billet grande vitesse est inférieure à 8%, à comparer avec une évolution de l’ordre de 18% de l’indice des prix (inflation générale)", avance-t-elle.

Des coûts en hausse (mais des revenus également)

Pour se justifier, la SNCF explique vouloir compenser en partie la hausse régulière de ses coûts: essentiellement l'énergie, les péages pour faire rouler ses trains sur le réseau (ils peuvent représenter jusqu'à 40% du prix d'un billet de TGV) et les salaires qui ont été une nouvelle fois revalorisés. Selon l'opérateur, la hausse des prix des billets couvrira la moitié de ses coûts pour 2025.

Pour autant, on rappellera a contrario que ses revenus sont en forte hausse avec des bénéfices au rendez-vous. La fréquentation des trains a augmenté de 5% en 2023 sur un an. Celle des TGV progresse de 6% avec un taux d'occupation moyen de 77% (alors que le nombre de rames a baissé: 363 rames contre plus de 400 fin 2019).

Et les chiffres de 2024 devraient être encore meilleurs avec un été et un hiver record. 130 millions de voyageurs ont pris le TGV en 2024, selon nos informations.

Mauvaise nouvelle pour les grands voyageurs

A partir du 1er avril 2025, les mensualités des abonnements "Max Actif et Max Actif+" seront majorées de 4% en moyenne quelle que soit la date d'anniversaire de l’abonnement. Cela concerne 20.000 clients.

Quant aux 2.000 clients des forfaits "lignes à grande vitesse Hebdo et Mensuel" (qui deviennent "Pass Hebdo/Mensuel TGV Inoui"), leurs abonnements seront augmentés de 10% à partir du 29 janvier.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business