RER A : la RATP et la SNCF feront un point toutes les trois semaines

La RATP est accusée d'empêcher certains RER A de s'arrêter en gare. - -
La réunion a été convoquée en urgence mardi matin. Le président PS de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, recevait Guillaume Pépy, le patron de la SNCF et Pierre Mongin, le patron de la RATP. Objectif : mettre fin à une polémique naissante sur le trafic du RER A. BFMTV.com fait le point.
> De quoi est accusée la RATP ?
Au banc des accusés, la RATP est soupçonnée de demander à ses conducteurs de ne pas respecter certains arrêts dans des gares de banlieue, afin de privilégier la ponctualité dans le centre de Paris.
Une ponctualité qui permettrait à la RATP de toucher des bonus financiers, selon le contrat passé avec le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif).
> Huchon est furieux
"On est chez les fous !", s'est exclamé lundi Jean-Paul Huchon, qui dirige l'autorité régulatrice des transports franciliens. "Je suis absolument furieux et je vais m'en occuper tout de suite", a-t-il affirmé.
"Actuellement sur certaines lignes, il y a des retards considérables et pas admissibles", a souligné le président PS de la région Ile-de-France, "c'est complètement stupide de la part de la direction de l'entreprise de donner éventuellement des consignes" de ne pas s'arrêter pour tenir les horaires.
> "Un point technique régulier"
Aussitôt dit, aussitôt fait : Jean-Paul Huchon a convoqué une réunion avec Guillaume Pépy et Pierre Mongin, patrons respectifs de la SNCF et de la RATP.
Mardi matin, il a donc été décidé que "toutes les trois semaines, un point technique de circulation et d'amélioration du fonctionnement sera fait aux côtés du Stif pour parler de la régularité, pour travailler en confiance avec les opérateurs et que ceux-ci parlent de la réalité de ce qui se passe sur le réseau", a déclaré Jean-Paul Huchon, qui a admis "un certain emballement" autour de cette affaire.
> La RATP s'explique
Mais alors, des RER A passent-ils vraiment dans des gares de banlieue sans s'arrêter ? "En réalité, nous ne sommes pas face à une tentative de contournement du contrat, car tout arrêt non marqué entraîne des pénalités. Mais c'est, en situation perturbée en heure de pointe, une décision de régulation pour éviter que les quais ne saturent et que se pose un problème de sécurité pour les voyageurs", a expliqué Pierre Serne, vice-président du Stif.
Philippe Martin, directeur général adjoint de la RATP, a rappelé que cette ligne, qui transporte plus d'un million de voyageurs par jour, est complexe à faire fonctionner. Quand ce type de régulation s'avère nécessaire, cela concerne "un ou deux trains sur les plus de 660 qui circulent quotidiennement", a-t-il précisé.