Guerre en Ukraine: Ryanair accusé de vouloir faire de l'argent sur le dos des réfugiés

La compagnie aérienne low cost est soupçonnée d'avoir augmenté le prix de ses vols au départ de la Pologne.

Le flot de réfugiés ukrainiens (plus de 3 millions à ce jour) a provoqué un élan de solidarité dans le monde, notamment du côté des acteurs du transport comme les opérateurs ferroviaires qui organisent gratuitement les rapatriements entre l'Ukraine et la Pologne.

Mais tous ne joueraient pas le jeu. L'ambassadrice d'Ukraine en Irlande accuse ainsi Ryanair d'avoir ces derniers jours augmenté les tarifs de ses billets pour les liaisons entre la Pologne et l'Irlande.

Larysa Gerasko a ainsi fustigé mardi lors d’une commission sur les affaires de l’Union européenne du parlement irlandais une pratique "immorale". L'ambassadrice note également qu'un courrier sur la question envoyé à la compagnie aérienne low cost n'a pas eu de réponse.

"Méprisable", "épouvantable"

Ce début de polémique a forcé Micheal O’Leary, le fantasque patron de Ryanair à réagir.

"Nous transportons déjà des milliers de réfugiés à travers l’Europe avec des tarifs fixes de 20 euros, 30 euros et 50 euros. Cette histoire selon laquelle nous sommes en train de faire grimper les tarifs en Pologne est complètement fausse", déclare-t-il au quotidien The Independant.

"Nous avons des tarifs bas au départ de la Pologne disponibles aujourd’hui, demain et le lendemain. Mais si un vol se remplit, les derniers tarifs seront vendus aux tarifs les plus élevés. C’est ainsi que fonctionne notre entreprise", explique-t-il

Pas d'exception humanitaire pour l'application stricte du yield management, cette technique qui vise à moduler le prix des billets en fonction du remplissage des appareils, fondement du modèle économique des compagnies à bas coûts. Ryanair leur fait-elle aussi payer les bagages en soute?

Evidemment, cette réponse a fait bondir plusieurs députés irlandais comme John Brady qui qualifie ce comportement de "méprisable". "Toute entreprise, partout dans le monde, qui cherche à tirer parti des personnes qui fuient pour sauver leur vie est épouvantable" dénonce-t-il. Il demande à ce que la compagnie soit auditionnée par la commission du parlement.

Le sénateur irlandais Gerry Horkan exige que la compagnie vende aux réfugiés des billets à prix coûtant voire gratuits. 

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business