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Grèves: pourquoi les annulations de vols ont souvent lieu à Orly plutôt qu'à Roissy?

A l'aéroport d'Orly, en région parisienne, le 1er août 2020

A l'aéroport d'Orly, en région parisienne, le 1er août 2020 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

Ce jeudi, pour la cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, 30% des vols sont supprimés depuis l'aéroport parisien.

L'aérien n'échappe pas à la mobilisation contre la réforme des retraites, essentiellement du côté des aiguilleurs du ciel qui se sont mis en grève à chaque journée d'action. De quoi pousser la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) à demander aux compagnies de renoncer préventivement à une part non négligeable de leurs vols.

Mais pour chacune de ces journées, les annulations ont lieu à Paris-Orly et jamais à Paris-Roissy-Charles de Gaulle (30% d'annulations ce jeudi). Pourquoi cette différence de traitement?

Couvre-feu

Contrairement à l'aéroport de Roissy, Orly est contraint par un couvre-feu nocturne entre 23h30 et 6h, période pendant laquelle tout mouvement d'avion est interdit. C'est d'ailleurs le seul aéroport européen dans ce cas. L'objectif est de limiter les nuisances sonores dans une zone très fortement urbanisée.

A Roissy au contraire, des créneaux horaires sont attribués la nuit aux compagnies aériennes. Du coup, même en cas de grève, des vols peuvent être décalés, retardés et peuvent décoller (ou atterrir) bien plus tard, en pleine nuit s'il le faut. Chose impossible à Orly.

A cause du couvre-feu appliqué à Orly, la Direction générale de l'aviation civile doit donc anticiper, évaluer le nombre de grévistes à J-1 ou J-2, puis compare les capacités opérationnelles au nombre de vols initialement prévus dans l'aéroport.

Un simple calcul mathématique permet alors de connaître le pourcentage de vols qui ne pourront pas être opérés avant la fermeture d'Orly à 23h30. Un pourcentage qui peut encore être revu à la hausse à cause d'autres facteurs comme les congés scolaires, périodes pendant lesquelles les contrôleurs aériens peuvent être moins nombreux à leur poste.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business